16/03/2025

Qu'est ce que l'escrime lame courte ?

Qu'est ce que l'escrime lame courte ?

L'escrime lame courte représente une discipline particulière dans l'univers des arts martiaux et des sports de combat, se distinguant de l'escrime traditionnelle par son arme, ses techniques et son histoire.


Cette pratique, qui s'est développée dans différentes régions du monde, combine des aspects historiques, sportifs et techniques spécifiques.


Avant d'entrer dans les détails, il convient de noter que l'escrime lame courte constitue aujourd'hui à la fois un sport de compétition et une pratique axé sur la self-défense contre le couteau.

Origines et évolution historique

Elle trouve ses racines dans des pratiques anciennes de combat au couteau.


Cette discipline perd ses origines « dans la nuit où l'homme est né » avec l'utilisation progressive de pierres, bâtons, puis dagues et épées[1] .


Contrairement à l'escrime traditionnelle qui s'est formalisée en sport avec trois armes principales (fleuret, épée et sabre) à la fin du XIXe siècle [2] , l'escrime lame courte a suivi un parcours différent, plus lié aux traditions populaires et militaires.

Traditions européennes et sud-américaines

Cette discipline perd ses origines « dans la nuit où l'homme est né » avec l'utilisation progressive de pierres, bâtons, puis dagues et épées[1] .


Contrairement à l'escrime traditionnelle qui s'est formalisée en sport avec trois armes principales (fleuret, épée et sabre) à la fin du XIXe siècle [2] , le duel au couteau a suivi un parcours différent, plus lié aux traditions populaires et militaires.

Traditions européennes et sud-américaines

En Europe, et particulièrement en Italie, un véritable art du maniement du couteau s'est développé dans cinq régions principales :

  • Latium.
  • Campanie.
  • Pouilles.
  • Calabre et Sicile [1] .

Cette tradition s'explique par la mentalité de ces populations où la défense de l'honneur était un concept très estimé, même dans les milieux populaires[1] .


La pratique de l'escrime lame courte européenne s'est construit sur l'héritage du maniement du poignard enseigné par les maîtres d'armes du XIIIe au XVIIe siècle [1] .


En Amérique du Sud, notamment en Argentine, une autre tradition d'escrime lame courte s'est développée : l'Esgrima Criolla ou escrime créole.


Cette pratique a émergé au tournant de la guerre d'indépendance en Argentine (1810) et était destinée aux duels au couteau entre deux personnes[3] .


Elle a été nommée par des Créoles (gauchos), descendants des premiers immigrants colonialistes d'Amérique du Sud [3] .
L'Esgrima Criolla était également appelée « visteo », signifiant « jeu » ou « technique de combat » [3] .

De la pratique traditionnelle au sport moderne

Dans les deux traditions, européenne et sud-américaine, cette pratique est passée d'une composante de duel et d'autodéfense à un art plus formalisé.


En Italie, à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, le mode de combat au poignard a été adapté dans la sphère populaire vers une utilisation plus fréquente du couteau comme arme [1] .


Au XIXe siècle, cela est devenu "un art élégant et meurtrier", continuant de s'améliorer jusqu'aux premières décennies du XXe siècle [1] .

Le système Tolpar : une école moderne

Parmi les écoles contemporaines d'escrime lame courte, le système Tolpar occupe une place prépondérante.

 

Cette école a été créée en 1985 à des fins militaires par Lyubin Kirill Alexandrovich et Nikolai Alexandrovich Yakimenko, qui exerçaient dans une division du KGB (aujourd'hui FSB) russe [4] .

 

Le système est resté secret jusqu'en novembre 2003, date à laquelle son enseignement a été autorisé aux civils[5] .

Développement et diffusion du Tolpar

Après son ouverture au public en 2003, le système Tolpar a été adapté en 2004 pour la population civile, avec un objectif principal de légitime défense [4].


Aujourd'hui, Tolpar est présentée comme « la plus grande école mondiale consacrée uniquement au combat aux couteaux (ou lames courtes) »[5].


Cette méthode s'est répandue internationalement, notamment en France où plusieurs clubs proposent des cours de Tolpar [4,5].

Philosophie et approche pédagogique

L'école allie aspects techniques, sportifs et application à la self-défense.

 

L'aspect sportif du Tolpar est particulièrement marqué et permet le développement des capacités physiques essentielles comme les réflexes et l'endurance cardiovasculaire [5] .

 

Certains collectifs, comme kragma, utilisent le Tolpar « pour travailler la distance longue et moyenne » en complément d'autres arts martiaux comme la canne irlandaise ou les écoles jamaïcaine de combat à la machette.

Équipement et terrain

L'escrime lame courte moderne, particulièrement dans le système Tolpar, a développé un cadre sportif structuré avec des compétitions réglementées.

  • Équipement et terrain

Dans les compétitions, les matchs se déroulent sur un sol plat de 8m x 8m, équipé d'un système électronique pour marquer instantanément les points et de caméras vidéo pour enregistrer et visualiser les actions controversées [6] . Les participants utilisent :

  • Un couteau de sport (modèle standard) Un masque d'escrime

Des gants de protection pour les mains Une coquille de protection (obligatoire)
Une cuirasse de protection pectorale (obligatoire pour les femmes)[6]

  • Règles et système de points

Le match dure 3 minutes maximum et peut se terminer avant si un avantage décisif est obtenu [6] . Les participants sont classés en catégories selon leur taille :

Hommes : moins de 175 cm, moins de 185 cm, plus de 185 cm
Femmes : moins de 165 cm, moins de 175 cm, plus de 175 cm [6]

Le système de points est basé sur le concept de « touche franche », qui consiste à toucher un adversaire avec n'importe quelle attaque au couteau sans se faire toucher en retour dans les 3 secondes qui suivent l'impact [6] .

Des pénalités sont attribuées pour les actions interdites comme sortir de la zone de combat, tourner le dos à l'adversaire, ou attaquer une zone interdite [6] .

Techniques et principes fondamentaux

L'escrime lame courte se distingue de l'escrime traditionnelle par ses techniques spécifiques adaptées à l'utilisation d'une arme plus courte et plus légère.

  • Zones d'attaque et défense

Dans le système Tolpar, les zones d'attaque autorisées incluent :

  • Tête : tous les coups de couteau sont autorisés sur le visage et sur les côtés (sauf l'occiput et la nuque)
  • Cou : tous les coups de couteau sont autorisés.
  • Corps : tous les coups de couteau sont autorisés (sauf les parties génitales)
  • Bras et jambes : tous les coups sont autorisés. [6]
  • Ces règles reflètent à la fois les préoccupations de sécurité pour la compétition sportive et les principes tactiques d'un combat réel au couteau.

Différences avec l'escrime traditionnelle

Contrairement à l'escrime traditionnelle qui utilise le fleuret, l'épée ou le sabre (armes longues avec des règles très codifiées)[2] , l'escrime lame courte présente plusieurs caractéristiques distinctives :

  • Utilisation d'une arme plus courte (couteau) Distance de combat plus rapprochée
  • Une plus grande variété de techniques (coups perforants, tranchants, de marteau) et la possibilité de crochetage des mains et bras de l'adversaire [6].
  • Un système de points basé sur la "touche franche" plutôt que sur la simple touche.

Des applications pratiques contemporaines

L'escrime lame courte moderne trouve des applications dans plusieurs domaines, allant au-delà du simple aspect sportif.

L'aspect self-défense reste fondamental dans l'escrime lame courte contemporaine, particulièrement dans le système Tolpar qui a été initialement conçu pour des applications militaires[4].

 

La pratique développe des compétences utiles en situation de défense personnelle :

  • Maîtrise de la distance Coordination œil-main Précision des mouvements.
  • Gestion du stress en situation de confrontation.
  • Dimension ludique et développement personnel.

Elle est décrite comme "très ludique, et plaît rapidement à toute personne un tant soi peu dynamique"[5].

 

Au-delà des aspects techniques, cette pratique permet de développer :

  • Les capacités physiques (réflexes, endurance, coordination) La concentration et la présence mentale
  • La discipline personnelle
  • Un esprit sportif, particulièrement dans le cadre compétitif.

Conclusion

L'escrime lame courte représente un univers riche et diversifié, situé au carrefour des traditions martiales historiques et du sport moderne.

 

Que ce soit à travers l'Esgrima Criolla sud-américaine, les traditions italiennes ou le système Tolpar russe, cette discipline a su évoluer tout en conservant ses racines fonctionnelles.


Sa double nature, à la fois art martial pratique orienté vers la self-défense et sport compétitif aux règles précises - lui confère une polyvalence qui explique son attrait croissant.

 

Pour le pratiquant contemporain, l'escrime lame courte offre non seulement un développement physique complet, mais aussi une connexion avec des traditions martiales séculaires qui ont évolué et se sont adaptées aux besoins de notre époque.


À mesure que cette discipline se diffuse internationalement, notamment en France, elle continue de se développer et d'affiner ses méthodes d'enseignement et de compétition, tout en préservant l'essence de ce qui fait sa spécificité : l'art du maniement précis et efficace d'une lame courte.


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