Quels sont les types d'agression en Suisse ?

Quels sont les types d'agression en Suisse ?

La violence urbaine représente un enjeu mondial important, entraînant un nombre considérable de victimes dans les services d'urgence, y compris en Suisse.

Bien que la plupart des professionnels de la santé en soins d’urgence soient fréquemment confrontés à ces cas et que le sujet ait récemment retenu l'attention des médias sensationnalistes suisses, les recherches médicales et socio-médicales sur ce thème demeurent encore rares.

La plupart des études soulignent que les facteurs sociaux et psychologiques sont les principaux moteurs de ces violences.

Traditionnellement, elles ont été perçues comme une dimension inhérente à l'agression humaine ou comme une expression de comportements masculins dans les milieux ouvriers.

Les données anthropologiques confirment que les hommes manifestent une agressivité physique plus prononcée que les femmes (*).

Comportements physiques violents

Les actes d'agression se définissent comme des comportements physiques intentionnels visant à causer du tort à autrui, générant des blessures physiques et psychologiques.

Les comportements violents sont souvent expliqués par deux modèles principaux :

  • Une sous-culture de la violence.
  • Des éruptions soudaines et imprévisibles, souvent décrites par l'expression « Au mauvais moment, au mauvais endroit ».

Ce dernier scénario semble particulièrement pertinent dans le contexte suisse actuel.

Lieu de la recherche sur les agressions

La recherche (1) a été réalisée dans un service d'urgences et de traumatologie situé en centre-ville, ayant accueilli environ 29 000 visites annuelles aux urgences sur une période de six ans.

Ce service, appartenant à l'hôpital universitaire de Berne (2), est le seul établissement de ce niveau dans la région, qui fournit des soins à toutes les catégories sociales et à tous les types d'assurances.

Comment chaque personne agressé a été étudié

Tous les patients de la période étudiée ont été automatiquement classés et analysés afin de repérer des mots-clés standardisés tels que :

  • Bagarre.
  • Coup.
  • Coup de pied.
  • Violence.
  • Coup de couteau.
  • Coup de feu.

Ces termes ont été systématiquement utilisés par le service de triage pour identifier les cas de blessures résultant d'agressions.

Les informations recueillies incluaient également :

  • Le sexe.
  • L'âge.
  • La nationalité.
  • Le lieu et la cause de la violence.
  • Le type de blessure.
  • L'heure.
  • Le jour et le moment précis de l'incident.
  • Le taux d'hospitalisation ainsi que les coûts associés.

Les résultats s'appuient sur des données habituellement consignées pour chaque personne admise aux urgences, ainsi que sur les témoignages du patient, du personnel médical ou des forces de l'ordre.

Résultats des patients victimes de violences

Cette étude a recensé un total de 1 190 patients victimes de violences interpersonnelles.

  • Parmi eux, 1 064 (89 %) étaient des hommes et 126 (11 %) des femmes, avec un âge moyen de 27 ans.
  • La majorité des patients, soit 752 (63 %), étaient de nationalité suisse, tandis que 438 (37 %) étaient étrangers.
  • Durant la période, 853 patients (71 %) étaient employés, contre seulement 73 (6 %) sans emploi.
  • Le nombre de cas a augmenté, passant de 155 en 2001 à 275 en 2006, avec une hausse notable des incidents durant les week-ends par rapport à 2001.
  • La plupart des patients, soit 796 (78 %), ont quitté l'hôpital dans les 24 heures suivant leur blessure, tandis que 110 (12 %) ont nécessité une hospitalisation de plus de 24 heures.
  • Les blessures les plus fréquentes concernaient la tête et les extrémités, et la principale cause était l'utilisation d'instruments contondants (96 %).

Conclusion

Cette étude est la première à analyser l’évolution des types d’agression liés à la violence urbaine en Suisse sur une longue période dans un service d’urgences.

 

Sa principale limite réside dans la dépendance aux témoignages des patients, ambulanciers et policiers, compliquant parfois la distinction entre victimes et agresseurs, ce qui a empêché toute classification précise.

 

Malgré cela, les résultats révèlent une augmentation de près de 60 % des cas de violence sur six ans, alors que le nombre total de consultations aux urgences pour d'autres causes est resté stable.

 

Les hommes demeurent majoritairement concernés, et contrairement aux attentes, la majorité des patients étaient des jeunes adultes employés, avec un revenu stable.


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Sources :

(*) https://www.ojp.gov/ncjrs/virtual-library/abstracts/patriarchy-gender-feminist-theory-criminology-and-challenge
(1) Are times getting tougher ? A six year survey of urban violence related injuries in a Swiss university hospital
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17990142/
(2) https://www.insel.ch/fr/