Quelle a été votre réaction lorsque vous avez été agressé ?

Les agressions peuvent laisser des traces profondes dans la vie d’un être humain, non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement.

 

Comprendre et écouter les réactions des victimes pourrait aider à mieux soutenir ceux qui ont vécu de telles expériences et à développer des méthodes de soins plus efficaces.

 

Car une fois que la personne s’est faite agressée, il est déjà trop tard pour espérer faire de la prévention. Voici quelques perspectives sur les différentes réactions face à une agression, basées sur des témoignages de personnes ayant été agressées et qui réussit plus ou moins à se défendre dans la rue.

 

« Bonjour, je me suis retrouvé dans cette situation il y a de nombreuses années. 2 jeunes d’une vingtaine d’années (j’en avais 17) qui voulaient me voler mon blouson. J’ai commencé par dialoguer mais comme le dialogue atteignait ses limites (un des deux a essayé de me mettre un coup de tête), j’ai détourné leur attention en disant qu’une voiture de police arrivait. Ils ont tourné la tête une fraction de seconde et ça a suffit pour que j’ai le temps de m’enfuir. Ils m’ont couru après et m’ont rattrapé.

 

Là, de nouveau dialogue mais j’ai parlé plus fort parce qu’il y avait du monde autour de nous à un arrêt de bus et j’espérais que quelqu’un vienne m’aider.

 

Le fait que je hausse la voix en disant haut et fort que je ne me laisserai pas racketter les à déstabilisés et ça m’a permis de m’enfuir une seconde fois pour me réfugier dans un commerce. Le commerçant a été très compréhensif et j’ai attendu là quelques minutes, assez stressé je dois l’avouer.

 

Un homme qui était à l’arrêt de bus est alors entré dans le commerce pour me dire qu’ils étaient partis et que je ne risquais plus rien. Pendant les jours suivants, je regardais toujours derrière moi pour voir si je n’étais pas suivi et puis, c’est passé.

 

Mais c’est toujours dans un coin de ma tête et si aujourd’hui, je croise des personnes qui me semblent “inamicales”, j’évite de croiser leur regard pour ne pas leur donner un prétexte au “dialogue”.

 

Cette histoire, qui s’est bien terminée, m’a appris 2 choses : en cas d’agression, essayer de suite d’identifier où et comment avoir de l’aide mais, en fin de compte, ne compter que sur soi, son sang-froid, sa capacité d’analyse et de dialogue du moment face à des personnes hostiles et, à la moindre opportunité, fuir après avoir détourné leur attention d’une quelconque façon, fuir pour trouver un lieu sûr ou un groupe de personnes.

 

Je me suis également posé la question de quelle serait ma propre attitude si j’assistais à l’agression d’une personne seule par une ou des personnes violentes. Je me suis posé cette question car j’ai été surpris qu’aucune personne à l’arrêt de bus n’intervienne malgré mes éclats de voix indiquant que j’étais en train de me faire agresser.

 

J’aurais préféré que ces personnes interviennent mais je ne leur en ai pas voulu. Qui peut dire de manière certaine ce qu’il ferait dans ce cas, particulièrement si on n’a pas de prédisposition ou de compétences pour se battre ? Je pense que si les 2 jeunes avaient recommencé à me frapper, ces personnes seraient intervenues.

 

Finalement, Je me suis retrouvé dans la situation de ces personnes quelques années plus tard, vers la trentaine. Une femme était en train de se faire frapper sur un terrain vague en face de nos bureaux. J’ai demandé à une collègue d’appeler la police et à un autre collègue, dont je savais qu’il était ceinture noire de judo (ça aide !) de m’accompagner pour faire cesser les coups qui pleuvaient sur cette pauvre femme.

 

Notre intervention à 2 a suffi à faire fuir l’agresseur qui devait être à mon avis un proxénète, ceci sans avoir à faire preuve de violence. Il a juste vu que nous avancions avec détermination vers lui.

 

La femme s’est également enfuie d’un autre côté. Donc, si vous assistez à ce genre d’agression par une ou plusieurs personnes, je dirais qu’il faut être au moins 2 et si possible, dans un rapport de force supérieur.

 

Avant d’intervenir, il est également préférable d’appeler immédiatement la police. Si on n’a pas le choix, on peut toujours essayer d’intervenir seul. Les héros finissent parfois á la morgue ou à l’hôpital. À chacun de voir les limites des risques qu’il est prêt à prendre et je ne me permettrais pas de juger. Appeler les secours, c’est déjà une grande aide. » Fabrice C.