27/02/2025
Après un traumatisme, il est possible d’en ressortir transformé.
La croissance post-traumatique (CPT) décrit ce phénomène surprenant où, malgré la douleur et la détresse, certaines personnes parviennent à développer une nouvelle force intérieure et une vision
enrichie de la vie.
L'étude (1) souligne qu’elle ne résulte pas directement du traumatisme, mais de la lutte qui lui donne un sens.
Ce processus implique une remise en question radicale des croyances fondamentales et la nécessité de reconstruire une nouvelle vision de soi et du monde.
Lorsque le traumatisme remet en cause l’ordre établi de nos représentations, il oblige l’individu à repenser ses valeurs et objectifs de vie.
Ce processus, souvent long et non-linéaire, constituent la base sur laquelle la transformation peut s’opérer.
L’idée que la souffrance peut engendrer des changements positifs n’est pas nouvelle. Présente dans la mythologie et la philosophie depuis des siècles, de la renaissance du phénix aux
enseignements de Nietzsche : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » 1888, elle trouve aujourd’hui une place centrale en psychologie.
Toutefois, ce qui compte vraiment, ce n’est pas l’événement traumatique en lui-même, mais la manière dont chacun lutte pour le surmonter.
Pour que la CPT se produise, il faut remettre en question ses croyances fondamentales.
Les chercheurs Tedeschi et Calhoun (2) expliquent que les événements traumatiques, comparables à des « tremblements de terre » intérieurs, ébranlent notre vision du monde et nous obligent à
reconstruire notre identité.
Ce processus de reconstruction mental est ce que l’on appelle l’engagement cognitif : il s’agit de repenser, questionner et redéfinir ce que nous pensions être acquis, pour ouvrir la voie à de
nouveaux objectifs et à une vie repensée.
Un autre élément-clé dans ce processus est la rumination, c’est-à-dire la tendance à penser de façon répétée à l’événement traumatique. Deux formes se distinguent :
Ces deux formes, bien que douloureuses, contribuent à la reconstruction de soi en forçant une confrontation avec la réalité du traumatisme.
Ce faisant, elles ouvrent la voie à des changements positifs, tels que l’amélioration des relations, la découverte de nouvelles opportunités, une plus grande appréciation de la vie, le
développement d’une force intérieure, et même une évolution spirituelle.
Il est important de comprendre que la croissance post-traumatique ne signifie pas l’abolition de la souffrance.
Au contraire, cette transformation survient souvent parallèlement à une détresse persistante.
Des rappels douloureux du traumatisme peuvent même être nécessaires pour maintenir la prise de conscience et encourager la réflexion continue sur ce qui a été vécu.
La croissance post-traumatique repose sur plusieurs mécanismes interconnectés :
Ce modèle offre une vision nuancée de la transformation après un traumatisme, où la douleur et le questionnement profond ouvrent la voie à des changements positifs durables.
Cette compréhension permet d’envisager des stratégies thérapeutiques qui ne cherchent pas à éliminer la détresse, mais à la transcender en une opportunité de renouveau personnel.
Le facteur déterminant qui favorise la croissance post-traumatique est l’engagement cognitif – cette capacité à revisiter et à reconstruire ses croyances face à l’adversité.
Grâce à un processus de rumination (qu’elle soit intrusive ou délibérée), l’individu peut transformer une épreuve douloureuse en une opportunité de développement personnel et de renouveau.
La recherche, qui a mobilisé divers groupes allant des pompiers aux survivants de catastrophes, confirme que c’est en s’engageant activement dans ce processus de réflexion et de reconstruction
que l’on parvient à transformer la douleur en force.
Cette approche offre un message porteur d’espoir : même au cœur des épreuves les plus difficiles, il est possible de retrouver le chemin d’une vie plus riche et pleine de sens.
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Sources :
(1) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468749920300764
(2) Calhoun, L. G., Cann, A., Tedeschi, R. G., McMillan, J. (2000). A correlational test of the relationship between posttraumatic growth, religion, and cognitive processing. Journal of Traumatic
Stress.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10948491/
- Calhoun, L. G., Tedeschi, R. G. (1999). Facilitating posttraumatic growth: A clinician’s guide. Mahwah, NJ: Erlbaum.
https://www.researchgate.net/publication/247504165_Tedeschi_RG_Calhoun_LGPosttraumatic_growth_conceptual_foundations_and_empirical_evidence_Psychol_Inq_151_1-18
- Calhoun, L. G., Tedeschi, R. G. (2006). Handbook of posttraumatic growth. Mahwah, NJ: Erlbaum.
https://www.researchgate.net/publication/247504165_Tedeschi_RG_Calhoun_LGPosttraumatic_growth_conceptual_foundations_and_empirical_evidence_Psychol_Inq_151_1-18