11/11/2024
L’opinion publique, particulièrement en France, attribue depuis longtemps une grande part de responsabilité dans l'augmentation des comportements violents des jeunes des familles
nombreuses aux parents, accusés d'avoir « démissionné » de leur rôle.
Cependant, le concept de « responsabilisation » parentale reste totalement flou et se réduit souvent à un slogan politique sans preuve, qui ne constitue pas une véritable définition sociologique
d'une politique publique sérieuse et précise.
Des recherches antérieures (1) ont documenté une relation importante entre la violence familiale et la violence des jeunes.
Cependant, très peu de chose sont connus concernant les processus par lesquels cette association se produit sur les familles les plus grandes, en particulier dans le contexte culturel actuel.
Des études menées en 2018 (2) révèlent que de nombreux facteurs de risque et de protections les plus significatives dans le développement de l'agression et de la violence sont liés au système
familial.
Ces risques familiaux peuvent apparaître avant même la naissance, incluant des facteurs génétiques et épigénétiques.
De plus, des facteurs de stress contextuels tels que la pauvreté ou les conflits peuvent affecter directement ou indirectement le développement en perturbant les comportements parentaux,
notamment en exposant les enfants à la violence.
Cependant, la famille peut aussi jouer un rôle protecteur important, en offrant un soutien face aux risques d'agression et de violence.
Selon les variations des orientations politiques, les mesures prises visent à « responsabiliser » les parents, soit par des sanctions pénales, soit par des dispositifs visant à renforcer leurs
capacités éducatives.
Cela ne se traduit généralement que par des formes de soutien ou d’accompagnement sans utilité à l'égard des parents.
Les liens, sont-ils directs, indirects, ou est-ce plutôt l’interaction entre la famille et d’autres facteurs liés à la déviance qui expliquent la délinquance ?
Des recherches antérieures suggéraient une relation linéaire et positive entre la taille de la famille et la violence des jeunes. Cependant, plusieurs questions demeurent sans réponse à propos de
cette corrélation.
En se basant sur des études précédentes, Nicole L. Collier et Daniel P. Mears (3) ont réexaminé et testé cette relation, en se concentrant aussi sur les effets liés à la parenté entre frères et
sœurs.
Les résultats ne confirment pas une influence criminogène constante ou significative des familles nombreuses sur la délinquance. Au contraire, la relation s'avère beaucoup plus complexe que ce
que les recherches antérieures avaient suggéré.
Certaines études ont mis en évidence des effets bénéfiques pour les enfants issus de familles biologiques complètes, tandis que des effets criminogènes ont été observés dans les familles
biologiques incomplètes. De plus, ces relations sont de nature curviligne.
Les résultats suggèrent qu'il est nécessaire de repenser les recherches sur la taille de la famille et la délinquance, en prenant en compte les interactions entre frères et sœurs.
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Sources :
(1) Pathways From Family Violence to Adolescent Violence: Examining the Mediating Mechanisms
Spencer D Li, Ruoshan Xiong, Min Liang, Xiaohua Zhang, Wei Tang
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7900619/
(2) Family influences on the development of aggression and violence Madelyn H Labella, Ann S Masten
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2352250X17300714
(3) Delinquent by the Dozen: Youth From Larger Families Engage in More Delinquency—Fact or Myth ?
Nicole L. Collier, Daniel P. Mears https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/00111287221088036