20/11/2024
Les individus présentant des traits narcissiques et psychopathiques ont un intense besoin de pouvoir et seraient surreprésentés dans les postes de direction.
La psychopathie se caractérise par un ensemble de traits spécifiques, tels que la tromperie, la manipulation émotionnelle (comme l'absence d’empathie, de remords ou de culpabilité) (1) et des
comportements comme l'irresponsabilité et l’impulsivité.
Ces caractéristiques sont souvent liées à des problèmes émotionnels et comportementaux, mais l'intelligence pourrait modérer l’impact de ces traits.
Les recherches précédentes ont rarement pris en compte l’influence de l’intelligence sur la relation entre la psychopathie et les réponses émotionnelles.
Cela constitue une lacune importante, car il existe des indications que les individus psychopathes dotés d'un QI élevé peuvent manipuler des tests de personnalité et contrôler leurs réactions émotionnelles, ce qui peut leur permettre de dissimuler leurs tendances psychopathiques.
En 2014, Carolyn Bate, une étudiante de 22 ans à l’Université de Huddersfield, a mené une recherche (3) novatrice sur la psychopathie et l’intelligence.
Elle a démontré que les psychopathes ayant un QI élevé sont capables de masquer leurs symptômes en manipulant des tests destinés à évaluer leur personnalité.
Cela suggère que certains psychopathes peuvent dissimuler leur condition, ce qui peut leur offrir un avantage dans des contextes comme les entretiens d’embauche pour des postes de direction.
Carolyn Bate a souligné que, selon une étude, 1 % de la population pourrait être psychopathe, mais que ce chiffre augmente à 3 % parmi les dirigeants d'entreprise.
Elle a émis l’hypothèse que l’intelligence pourrait expliquer cette différence. Si ces individus sont conscients de leur psychopathie, ils peuvent utiliser leur intelligence pour manipuler les tests et dissimuler leurs traits, ce qui pourrait poser des risques si leur nombre augmente dans des positions de pouvoir.
Malgré la connotation négative souvent associée au terme "psychopathe", C. Bate précise qu’il existe différentes catégories de psychopathes. Tous ne sont pas violents.
En particulier, ceux qui occupent des postes de direction sont souvent intelligents et charismatiques, mais avec des déficits émotionnels. Contrairement aux psychopathes plus violents, ces derniers ne commettent pas nécessairement des crimes graves et échappent souvent à la détection.
Pour tester ses hypothèses, elle a réuni 50 participants, principalement des étudiants, qui ont subi une série de tests en toute confidentialité.
Après avoir évalué leur QI et leurs tendances psychopathiques, des électrodes ont été placées sur leurs doigts pour mesurer leurs réactions émotionnelles face à des images choquantes.
Les résultats ont montré que les participants ayant un QI élevé étaient capables de simuler leurs réactions émotionnelles, ce qui rendait plus difficile la détection de leur psychopathie.
À la lumière de ses résultats, elle suggère que les entreprises pourraient avoir besoin de mettre en place des procédures de filtrage plus rigoureuses pour repérer les psychopathes candidats à des postes de direction.
Bien qu’elle reconnaisse que certaines entreprises recherchent des traits associés à la psychopathie, comme la cruauté ou la prise de décision audacieuse, elle estime qu’il est essentiel de savoir quel type de personnes elles recrutent.
Un meilleur filtrage permettrait d’éviter que des individus dotés de traits psychopathiques nuisibles n’accèdent à des positions de pouvoir au sein des entreprises.
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Sources :
(1) Ali, F., Amorim, I.S., & Chamorro-Premuzic, T. (2009). Empathy deficits and trait emotional intelligence in psychopathy and Machiavellianism. https://www.webofscience.com/wos/woscc/full-record/WOS:000269402300015
(2) Beggs, S.M., & Grace, R.C. (2008). Psychopathy, intelligence, and recidivism in child molesters evidence of an interaction effect. https://www.webofscience.com/wos/woscc/full-record/WOS:000256101800001
(3) Psychopathy, intelligence and emotional responding in a non-forensic sample: an experimental investigation. The Journal of Forensic Psychiatry & Psychology, 2014. https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14789949.2014.943798