Il n'existe pas. Ce terme n'est qu'une critique humoristique et sarcastique utilisée pour désigner certaines pratiques douteuses ou peu réalistes dans le domaine des arts martiaux et de
la self défense.
Il ne s’agit en réalité que de croyances ou de malveillance mercantile.
Origine et signification : le terme mytho jitsu est une contraction de mythomanie et « jitsu » (ou plutôt « jutsu », signifiant " technique, art" en japonais) (1).
Il peut être traduit littéralement par « l'art martial du mensonge » et est utilisé pour dénoncer des techniques ou des enseignements considérés comme inefficaces ou trompeurs dans le
domaine de la self défense.
Les principales critiques adressées aux pratiques qualifiées de mytho jitsu sont :
Absolument tout le monde ment, tous les jours. Cela est propre à la nature des êtres humains. Par contre les mensonges du mythomane sont son oxygène.
La mythomanie est une pathologie qui à recours aux mensonges sans même en avoir conscience. Les personnes malades victimes de ce trouble éprouvent un besoin incontrôlable de s’inventer une vie
afin de fuir la leur.
Le psychiatre Ferdinand Dupré (2), qui a inventé le mot en 1905, distinguait quatre sortes de mythomanies :
Contrairement « aux autres », le mythomane n’est pas quelqu'un qui ment réellement. Le vrai menteur sait très bien qu’il ment et le fait avec l’intention délibérée d’abuser de
l’autre.
Le mythomane, lui, veut faire accepter sa réalité et son imaginaire aux autres et, pour y parvenir, il ment. Bien qu’étant une simple maladie, la mythomanie peut aussi avoir des symptômes d’ordre
psychiatriques, qui sont des fois graves, notamment la psychose ou la névrose.
Il ne faut jamais oublier que nous sommes des animaux comme les autres. Qui de surcroît, sont totalement rempli de biais cognitifs (3), qui nous empêche d’interpréter le monde extérieur
correctement.
Le biais de croyance (4) est totalement respectable pour tous et ceux et celles qui en ont besoin. Mais quand il s’agit de self défense, cela pose de graves problèmes.
Voici une fascinante expérience, avec des rats, qui explique et résume notre capacité naturelle à croire :
Dans cette expérience, un rat est placé dans une cage d’un mètre de long, avec un plateau destiné à recevoir de la nourriture à une extrémité. La nourriture est déposée sur le plateau 10 secondes
après la libération du rat, mais si celui-ci atteint le plateau avant ce délai, rien n'y est mis.
Étant donné que le rat met environ 2 secondes pour y arriver, il passe donc les 8 secondes restantes à adopter un comportement différent, mais répétitif, qu'il reproduira à chaque fois, croyant
ainsi établir un lien de cause à effet entre son action et l'accès à la nourriture.
Lorsqu'ils réussissent à obtenir de la nourriture, les rats renforcent l'idée que leur comportement en est la cause. Selon Watzlawick, ces comportements ressemblent fortement aux superstitions
humaines compulsives, souvent basées sur la croyance incertaine qu'ils sont nécessaires pour plaire à un « expérimentateur divin ». (5)
La personne victime de mythomanie n’emploie pas ses mensonges pour arriver à des fins pratiques, telles que l’escroquerie.
Bien au contraire, il semblerait qu’il le fasse uniquement dans le but de satisfaire son équilibre mental, lui permettant d’esquiver une réalité à laquelle il ne peut faire face. Il se donne
ainsi l’illusion de changer cette réalité douloureuse en inventant un monde meilleur.
Contrairement à un certain nombre d’escrocs qui doivent bien évidemment exister.
Comment qualifier une agression comme anormale ? Cette question semble cruciale dans un monde où plus de 20 millions d'années de vie sont perdues en incapacité chaque...
Qu’est-ce que l’immobilité tonique lors d’une agression ? L'immobilité tonique est généralement la défense ultime et réversible utilisée lorsque la fuite ou le combat a...
Sources :
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Jutsu
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Dupr%C3%A9
(3) https://www.toupie.org/Biais/Biais_cognitif.htm
(4) https://biais-cognitif.com/biais/biais-de-croyance/
(5) Watzlawick, P. (1978), La réalité de la réalité. Confusion, désinformation, communication, Paris, Seuil,
p. 56 https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Watzlawick