15/01/2025

Depuis quand les arts martiaux se pratiquent dans des dojos ?

Depuis quand les arts martiaux se pratiquent dans des dojos

Bien que les arts martiaux aient été pratiqués depuis des siècles, l'utilisation spécifique des dojos pour leur enseignement remonte principalement à la période récente féodale japonaise, avec une évolution et une expansion continues jusqu'à nos jours.

Le terme « dojo » (道場), qui signifie « lieu de la Voie » en japonais, désignait à l'origine des espaces au sein des temples bouddhistes destinés à la méditation et à l'entraînement spirituel.

Au fil du temps, ce concept a été adopté par les arts martiaux japonais pour désigner les salles d'entraînement formelles (1).

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, alors que les arts martiaux comme le judo et le karaté se systématisaient et gagnaient en popularité, la création de dojos est devenue plus courante.

À titre d’exemple, Jigoro Kano, le fondateur du judo, a créé le dojo Kodokan en 1882 dans le temple Eishoji à Tokyo (2).

Les mythes sur les origines des arts martiaux

Les arts martiaux ne se sont traditionnellement pas toujours pratiqués en intérieur. Ils ont des origines beaucoup plus anciennes et diversifiées qu'on ne le pense.

Des représentations de combats à mains nues remontent à l’Egypte antique et à la Mésopotamie, il y a plus de 5 000 ans.

La Grèce antique a vu se développer des systèmes de combat organisés comme la lutte et la boxe bien avant que cela s’appelle un « art » ou que cela soit qualifié de « martial ».

Des formes d'arts martiaux sont apparues indépendamment sur l’intégralité de tous les continents et pas seulement en Asie.

Origine du concept de dojo

Historiquement, le concept de dojo trouve ses racines dans le bouddhisme. Le terme japonais « dojo » est dérivé du chinois « daochang » (道場), qui était une traduction du sanskrit « bodhimanda », qui signifie « lieu d'éveil ».

 

Dans la tradition bouddhiste, cela faisait référence au lieu où le Bouddha a atteint l'illumination (4).

De même, le premier dojo de karaté a été construit sur le terrain de l'université Keio en 1924 (3).

Par conséquent, alors que la pratique des arts martiaux dans les dojos a commencé à la fin du XIXe siècle, le terme « dojo » lui-même a une origine beaucoup plus ancienne enracinée dans la tradition bouddhiste.

Évolution vers les arts martiaux

C'est pendant la période féodale japonaise, notamment à partir de l'époque Kamakura (1185-1333), que les dojos ont commencé à être utilisés pour l'entraînement aux arts martiaux.

À cette époque, les samouraïs avaient besoin de lieux dédiés pour perfectionner leurs techniques de combat. Époque Edo (1603-1868).

Durant cette période, les dojos se sont multipliés et ont pris une importance croissante dans la culture martiale japonaise. C'est à cette époque que de nombreuses écoles d'arts martiaux (ryu) ont été fondées, chacune avec son propre dojo.

Construction culturelle des arts martiaux par les médias ?

Paul Bowman, dans son ouvrage (6), explore la construction culturelle des arts martiaux, qu'il attribue en grande partie à l'influence des médias comme le cinéma et la télévision.

Il soutient que la popularité des arts martiaux est principalement un phénomène médiatique, tout en reconnaissant l’existence de dimensions matérielles et pratiques indépendantes de cette médiatisation.

Le livre aborde plusieurs aspects historiques et socioculturels, notamment :

  • la discontinuité de l’histoire,
  • l’invention de traditions,
  • l’orientalisme et les géographies imaginaires influençant les récits sur les arts martiaux,
  • la manipulation de l’histoire pour des enjeux de pouvoir, de statut ou de profit.

Le terme « arts martiaux », aujourd’hui utilisé pour désigner des pratiques variées allant de la self défense aux sports de combat, est en réalité inadapté. Historiquement, ces techniques étaient liées aux champs de bataille militaires.

De plus, l'association quasi-exclusive des arts martiaux à l'Asie est une généralisation erronée. Des traditions similaires ont existé dans le monde entier, comme le Bartitsu (7) en Europe, les arts afro-brésiliens ou encore des systèmes contemporains d’inspiration militaire.

Malgré ces faits, l’idée des arts martiaux comme spécifiquement asiatiques persiste largement dans l’imaginaire collectif.

Caractéristiques traditionnelles du dojo

Un dojo traditionnel japonais présente plusieurs caractéristiques distinctives :

  • Un espace ouvert pour l'entraînement.
  • Un autel (kamidana) (5) dédié aux divinités protectrices.
  • Une zone d'entrée (genkan) où les pratiquants s'inclinent avant d'entrer.
  • Des règles strictes de comportement et d'étiquette.

Expansion à l'international

Fin du XIXe siècle et début du XXe siècle avec l'ouverture du Japon au monde extérieur à la fin de l'ère Meiji (1868-1912), les arts martiaux japonais ont commencé à se répandre à l'international.

Des maîtres japonais ont voyagé à l'étranger pour enseigner, établissant des lieux de pratique dans différents pays.

L'expansion de ces lieux s'est accélérée après la Seconde Guerre mondiale, avec la popularisation d'arts martiaux comme le judo, le karaté et l'aïkido dans le monde entier (3).

Évolution moderne

Aujourd'hui, le terme « dojo » est utilisé de manière plus large pour désigner tout lieu d'entraînement dédié aux arts martiaux, que ce soit au Japon ou ailleurs dans le monde.

Les dojos modernes peuvent varier considérablement dans leur apparence et dans leur structure, mais ils conservent souvent l'esprit et certaines traditions des dojos originaux (3,4).


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