17/03/2025
L'entraînement à la self défense offre des outils précieux pour maîtriser les réactions instinctives de combat ou de fuite qui se déclenchent face à une menace.
Cette réponse physiologique, essentielle à notre survie, peut être améliorée par des méthodes d'entraînement spécifiques permettant de transformer une réaction automatique, souvent chaotique en
réponse contrôlée et efficace.
La réponse de combat ou de fuite représente un mécanisme d'adaptation naturel lié aux formes de comportement individuelles et sociales chez les humains.
Ce système vise à préserver l'homéostasie dans des conditions de vie difficiles et possède des caractéristiques individuelles dues au renforcement des fonctions de certains systèmes corporels
(1).
Cette réaction ancestrale s'accompagne de symptômes fonctionnels et cliniques spécifiques qui influencent significativement la santé physique et mentale d'une personne lors d’une agression.
Des recherches récentes suggèrent que nous devrions considérer ces comportements comme une triade plutôt qu'une division :
Cette dernière réponse, caractérisée par une immobilisation face au danger, représente une troisième option fréquemment observée.
Les recherches montrent également que certains facteurs peuvent provoquer un passage de la réponse combat-fuite à une réponse de type figement sous l'effet d'un stress sévère (2).
Lors d'une agression, l'organisme connaît une cascade de réactions physiologiques :
Ces réactions préparent le corps à l'action, mais peuvent aussi entraver le jugement et la coordination motrice fine nécessaires à une défense efficace.
L'entraînement à la self défense qui utilise le concept d'inoculation progressivement du stress, particulièrement à travers l'Adrenal Stress Scenario Training (ASST) est la meilleure
solution.
Cette approche, étudiée dans le cadre de l'autodéfense féminine, vise à exposer progressivement les participants à des situations stressantes contrôlées pour les préparer à gérer efficacement les
réactions physiologiques liées à l'agression (3).
Des études ont tenté de mesurer l'efficacité de ces programmes en évaluant les niveaux de cortisol et les marqueurs cognitifs de l'adaptation au stress comme la « dureté mentale ».
Ces programmes visent à transformer des réponses conscientes en réactions semi-automatiques.
Cette programmation neuromusculaire, souvent appelée « drill » dans les formations militaires et policières, permet de contourner partiellement le ralentissement cognitif causé par le
stress aigu.
L'objectif est de développer des schémas moteurs si profondément ancrés qu'ils puissent être exécutés malgré les perturbations induites par l'adrénaline (4).
Sauf que cette programmation ne peut fonctionner que si les gestes appris sont simples à restituer et ne nécessitent pas de motricité fine.
Un élément crucial des programmes d'autodéfense réside dans le développement de l'auto-efficacité et la conviction en sa capacité à gérer efficacement une situation menaçante.
Les recherches suggèrent que la confiance en ses capacités joue un rôle déterminant dans la qualité de la réponse à une agression.
Les programmes qui renforcent cette auto-efficacité peuvent réduire l'anxiété et augmenter la capacité d'action face à une menace, diminuant ainsi la probabilité d'une réponse de figement
dysfonctionnelle (5).
Simulation réaliste et progressive :
Intégration des composantes psychologiques :
Contextualisation de la réponse au danger :
Une approche efficace de l'entraînement à l'autodéfense comprend généralement plusieurs phases distinctes :
Une méthode de self défense moderne offre des outils précieux pour transformer les réponses instinctives de combat-fuite en réactions contrôlées et efficaces pour lutter contre une agression.
En combinant :
Ces programmes permettent de canaliser l'énergie du stress aigu de manière constructive.
L'efficacité de l'entraînement repose sur l'exposition progressive à des situations de stress contrôlé, le développement de l'auto-efficacité et l'adaptation aux profils d'apprentissage
individuels.
Pour les professionnels ou les particuliers, l'intégration des connaissances sur les mécanismes biologiques de la réponse au stress, les techniques d'inoculation au stress et les facteurs
contextuels peut significativement améliorer l'efficacité.
Cette approche scientifique reconnaît que nous ne pouvons pas supprimer les réactions physiologiques au danger, mais que nous pouvons les transformer en atouts plutôt qu'en obstacles lors d'une
confrontation.
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Sources :
(1) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10660604/
(2) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38308734/
(3) https://www.semanticscholar.org/paper/057aa29a93b7856e7c628cea2a2c885293569443
(4) https://www.semanticscholar.org/paper/0aa707ff2fd53a50683ef2afd36b7b7b27f9181e
(5) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32966161/
(6) https://www.semanticscholar.org/paper/e29e84d2f29869d7ceeef2d298afec541467fb34
(7) https://www.semanticscholar.org/paper/d689e1b27647a8c8ab71e2ceca2d51fc6a38b4ea
(8) https://www.semanticscholar.org/paper/abf403ce74261a3f05ec3c9027a1e318d2ae1f35
(9) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38953863/
(10) https://www.semanticscholar.org/paper/cb53c00497e8344a62fa212e6ad6b055e58f7ec4
(11) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34435802/