18/09/2024

Quels sont les risques de criminalité à l'arme blanche en Malaisie

Quels sont les risques de criminalité à l'arme blanche en Malaisie

La Malaisie est souvent perçue comme un pays relativement dangereux, en particulier en comparaison avec d'autres pays de la région tels que l'Indonésie ou la Thaïlande.

Les étrangers sont, pourtant rarement victimes de crimes violents, et les incidents impliquant des armes blanches restent peu courants pour les touristes (1).

Cependant, comme dans tout pays à forte activité touristique, il existe une criminalité, principalement axée sur le vol à la tire et les vols de sacs à l'arraché.

 

Ces crimes, souvent perpétrés par des voleurs à moto, peuvent parfois entraîner des blessures, notamment lorsque les voleurs tentent d'arracher des sacs à des piétons.

 

Cela touche particulièrement les femmes qui se promènent seules dans les zones touristiques et à proximité des aéroports.

Étude de cas sur l'île de Penang

Pour mieux comprendre quel est le portrait type de l'auteur des homicides et des crimes violents, y compris ceux impliquant des armes blanches, une étude a été menée sur l'île de Penang (2), l'une des zones les plus urbanisées de Malaisie.

 

Cette étude (3) s'est concentrée sur les homicides survenus entre 2007 et 2009 et a analysé divers facteurs tels que le sexe, l'âge, l'ethnicité et la méthode utilisée dans les homicides.

 

Elle offre des connaissances précieuses sur les tendances criminelles et les risques de violence dans cette région spécifique.

Caractéristiques des victimes

Durant cette période de trois ans, 65 homicides ont été recensés sur l'île de Penang, ce qui permet de dégager des tendances démographiques intéressantes sur les victimes des coups de couteau.

 

Les hommes représentaient environ trois fois plus de victimes que les femmes, ce qui est une tendance commune dans de nombreuses études sur les homicides, car les hommes sont souvent plus impliqués dans des activités violentes ou à risque.

 

La majorité des victimes (37 %) étaient âgées de 20 à 39 ans, une tranche d'âge où l'exposition à la violence est généralement plus élevée en raison de facteurs socio-économiques et professionnels.

 

En termes de répartition ethnique :

  • les Chinois représentaient 34 % des victimes,
  • suivis des Indiens (23 %) et des Malais (17 %).

Cette distribution est légèrement différente de la composition ethnique de l'île, où les Chinois constituent la majorité de la population.

 

Par ailleurs, environ 17 % des victimes étaient des ressortissants non malaisiens, bien que ces derniers ne constituent qu'une petite proportion de la population globale.

Méthodes utilisées dans les homicides

Les homicides à Penang étaient principalement commis avec des instruments contondants, qui étaient responsables de 46 % des décès.

 

Les blessures par arme blanche, y compris les coups de couteau et les entailles, représentaient 25 % des homicides, tandis que l'asphyxie était à l'origine de 12 % des décès.

 

Il est intéressant de noter que les traumatismes contondants étaient la méthode la plus courante à Penang, contrairement à d'autres régions comme Kuala Lumpur, où les blessures par arme blanche sont plus fréquentes.

 

En comparaison avec d'autres pays, comme la Suède ou l'Inde, l'utilisation des armes blanches dans les homicides est souvent liée à la proximité relationnelle entre l'agresseur et la victime.

 

Bien que cette étude n'ait pas exploré en détail cette corrélation à Penang, des recherches supplémentaires pourraient être menées pour mieux comprendre cette dynamique dans le contexte malaisien.

Analyse sociopathologique et les corrélations ?

L'étude a révélé que les blessures par arme blanche visaient souvent la tête et l'abdomen, ce qui correspond à un schéma observé dans d'autres études internationales.

 

En cas d'utilisation d'objets contondants, la tête était généralement la principale cible. L'analyse des heures et des jours où les homicides se produisaient a montré que la majorité des décès par homicide sur l'île de Penang avaient lieu pendant la matinée, avec un taux relativement stable durant l'après-midi, le soir et la nuit.

 

Ce résultat diffère des tendances observées dans d'autres régions du monde, comme l'Inde, où les homicides sont plus fréquents le soir et la nuit.

 

À Penang, les homicides par arme blanche étaient plus fréquents le jeudi, bien que des incidents puissent survenir à tout moment de la semaine.

Comparaison avec d'autres études

Lorsque l'on compare ces résultats avec d'autres études réalisées dans des villes malaisiennes comme Kuala Lumpur, des différences intéressantes émergent.

 

À Kuala Lumpur, les homicides impliquant des armes blanches sont plus fréquents, et les Indiens y sont les plus touchés, suivis des Chinois et des Malais. Cette répartition ethnique des victimes d'homicides à Kuala Lumpur diffère également de celle de la population générale de la vallée de Klang.

 

Une étude japonaise a montré que l'urbanisation rapide pouvait influencer les schémas d'homicides, et il serait pertinent d'examiner si ce facteur joue un rôle similaire en Malaisie.

Implications pour la compréhension et la prévention

L'étude menée à Penang met en lumière plusieurs aspects importants de la criminalité violente en Malaisie, notamment l'utilisation d'armes blanches dans les homicides.

 

Elle souligne également la nécessité d'approfondir les recherches sur les corrélations entre les relations interpersonnelles et les méthodes de meurtre.

 

Il serait intéressant de voir si des facteurs comme les frustrations sociales, le stress professionnel ou les tensions ethniques contribuent à ces homicides.

La majorité des victimes se situant dans une tranche d'âge relativement jeune (20-39 ans) suggère également que des stratégies préventives ciblant cette population pourraient être mises en place pour réduire la violence.

 

Des recherches futures dans d'autres régions de la Malaisie, ainsi que des comparaisons avec les grandes villes et les zones rurales, seraient utiles pour mieux comprendre les tendances globales et locales des homicides, notamment ceux impliquant des armes blanches.

Conclusion

Les homicides à l'arme blanche en Malaisie, bien que moins fréquents que dans certains autres pays de la région, demeurent une forme significative de criminalité violente.

 

Les résultats de l'étude de Penang montrent que des tendances spécifiques existent dans la méthode des homicides, la répartition démographique des victimes, et les moments où ces crimes se produisent.

 

Cela suggère que des stratégies de prévention ciblées et des recherches supplémentaires sont essentielles pour mieux comprendre et réduire la violence dans ce pays multiethnique et multiculturel.


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Sources :

 

(1) https://www.lonelyplanet.fr/destinations/asie/malaisie/securite-conseils-aux-voyageurs
https://voyage.gc.ca/destinations/malaisie
(2)  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_de_Penang
(3)  Pattern of homicidal deaths autopsied at Penang Hospital, Malaysia, 2007-2009: a preliminary study
S Bhupinder  1 , T K Kumara, A M Syed https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21329178/
https://www.mjpath.org.my/2010.2/homicide.pdf