23/10/2024
Quels sont les coups et blessures au couteau au Maroc
Les blessures des membres lors d’agression constituent un type de coups fréquent en traumatologie médecine d'urgence.
Elles sont étroitement liées à l’insécurité qui règne dans les banlieues et représentent un véritable problème socio-économique au Maroc.
Ces blessures au couteau et par coups provoquent souvent des lésions
complexes et variées, parfois très graves, pouvant menacer la vie de la personne ou l’intégrité, à long terme, du membre touché.
Dans certains cas, c’est le fonctionnement même du membre qui est compromis. Cette étude (1) décrit les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de ces cas, ainsi que les lacunes observées
sur le plan médico-légal.
Il s'agit d'une étude rétrospective menée entre janvier 2002 et décembre 2004. Tous les dossiers de patients ayant consulté pour des traumatismes des membres à la suite d’une agression, que ce
soit aux urgences ou en consultation en traumatologie-orthopédie, ont été examinés.
Les modes d'agressions les plus fréquents étaient les coups au couteau et les coups-de-poing.
Caractéristiques des victimes d'agressions
Au cours de cette période, 1637 personnes ont été victimes d’agression, dont :
- 1277 hommes (78 %).
- 360 femmes (22 %).
- avec une moyenne d’âge de 21 ans (extrêmes de 2 à 74 ans).
Des antécédents d’agression ont été retrouvés chez 573 patients (35 %), et 25 patients (1,52 %) ont consulté pour des complications après guérison ou consolidation de fractures.
L'origine géographique des blessés au Maroc
La majorité des blessés venaient des banlieues ou des campagnes (70 %), du centre-ville (22 %) et d’autres villes (8 %).
La répartition calendaire des agressions par coups de couteau
La répartition des admissions par mois, jour et heure a été rapportée. Dans 425 cas (26 %), les circonstances du traumatisme étaient floues, contradictoires ou dissimulées.
Cependant, les bagarres, les vols et les disputes conjugales étaient les causes les plus fréquentes.
La localisation des blessures
Peu importe les différences culturelles des agressions au couteau, les blessures touchaient principalement les membres supérieurs (76 %). La défenestration ou la projection par un véhicule a été signalée dans 5 cas (0,3 %).
Un traitement en urgence ou semi-urgence a été nécessaire dans 83 % des cas, principalement pour des plaies saignantes. 93 % des patients ont été traités en hôpital de jour.
Les types de traitement de ces blessures
Les traitements étaient chirurgicaux dans 77 % des cas, et orthopédiques ou fonctionnels dans 23 % des cas. La rééducation a souvent été mal suivie ou non réalisée, en raison de son coût, de son inaccessibilité ou du manque de coopération des blessés.
Conclusion
Les agressions à l’arme blanche sont fréquentes et impressionnantes. Les blessures traumatiques des membres concernent principalement les hommes, souvent plus exposés à la violence, bien que
certaines études montrent une répartition égale entre hommes et femmes.
Les jeunes sont les plus touchés, probablement en raison du chômage élevé, des conditions socio-économiques précaires, et de la consommation de drogues et d'alcool, particulièrement dans les
banlieues défavorisées.
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