02/08/2024

Une attaque, qu'elle soit exécutée avec un couteau lors d'un guet-apens, sous la forme d'une menace ou dans le cadre d'une attaque bien réelle, peut survenir un jour dans une vie, ou jamais.

De nombreuses méthodes de formation contre ces attaques s’enferment dans des techniques conçues pour des conditions temporelles irréalistes.

Elles ressemblent généralement à ce genre de mise en situation chimérique : le partenaire attaque à un rythme très lent et, à la fin, immobilise son bras dans une position étendue en attendant la réponse de son partenaire d’entraînement.

La personne qui se défend effectue une série de mouvements, attaquant un membre ou une partie du corps avec rapidité et précision. De tels gestes, destinés à se défendre, fonctionnent très bien dans une salle d'entraînement ou des dojos.

Cependant, dans le monde réel, un agresseur ne respectera pas les simples combinaisons de trajectoires répétées dans le confort d’une salle de sport.

Le Ph.D Oleg Maltsev, qui étudie la tradition criminelle russe depuis plus de 20 ans, décrit 36 combinaisons d'attaques possibles à l'aide d'un couteau.

Face à cette dure réalité d’imprévisibilité, une remise en question sur l'efficacité des techniques s’avérerait nécessaire.

Par écrit, il est totalement impossible d'expliquer de manière concrète et exhaustive comment survivre lors d’une attaque au couteau. Cependant, il est possible de tenter d’expliquer certains fondamentaux psychologiques qui caractérisent ce type d’agression.

En psychologie du combat au couteau, la doctrine de l'être humain et son lien avec la mort revêt une grande importance. La doctrine concernant l’attaque au couteau a pour principe simple : peu importe les moyens, l’unique objectif est de rester en vie.

« S'il y a une vérité, c'est que la vérité est un enjeu de luttes ; mais cette lutte ne peut conduire à la vérité que lorsqu'elle obéit à une logique telle qu'on ne peut triompher de ses adversaires qu'en employant contre eux les armes de la science et en concourant ainsi au progrès de la vérité scientifique... ».

Citer Pierre Bourdieu dans un article sur la self défense pourrait sembler être hors propos. Mais cette citation regroupe en elle un grand nombre de certitudes et de convictions humaines :

• pseudo-vérités et croyances populaires sur la self-défense contre les attaques au couteau ;
• impondérables scientifiques des réactions physiologiques humaines face à un couteau ;
• etc.

Beaucoup de personnes pensent que les criminels sont prêts à tout pour commettre une agression. Ce n'est pas le cas. Ils veulent comme tout un chacun vivre, ne pas se retrouver sur le banc des accusés et encore moins mourir.

À l’exception des agressions au couteau non préméditées (crime passionnel et problèmes psychiatriques) ou sous l’emprise d'alcool ou de drogue, avant de commettre une agression, ces individus examinent divers scénarios.

Ils recherchent les lieux les plus sûrs pour commettre leur méfait et la possibilité de fuir. Toute modification de leur scénario (témoins inattendus, bruits de sirènes...) peut mettre un terme à l’action.

Apprendre à repérer les individus suspects

Avant la fuite, qui peut devenir une nécessité, l’évitement est statistiquement la tactique la plus efficace. Il est nécessaire d'apprendre à repérer les individus suspects à l'avance, sans pour autant devenir paranoïaque. Pour cela, la lucidité de son environnement est la première chose à intégrer.

La rue est généralement un lieu utilisé pour se déplacer ou un lieu de transition. Tout le monde va quelque part et, pour une raison quelconque, plusieurs individus peuvent être immobiles.

Ils peuvent passer des appels téléphoniques, examiner les personnes qui circulent ou dissimuler leurs intentions en utilisant des comportements appropriés.

Il faut simplement apprendre à faire attention à ces personnes et à la trajectoire de leur mouvement. Si la personne "suspectée" commence à se déplacer dans votre direction, recherchez une solution permettant d'éviter ce rapprochement.

Importance de la vigilance environnementale

Il est préférable de ne pas plonger son regard et ses pensées dans un smartphone ou de se couper du monde avec des oreillettes. Il est plus salvateur de prendre l’habitude d’être conscient de son environnement.

Cela permet très rapidement de voir ce que vous n'avez jamais vu auparavant et donne ce petit temps de réaction supplémentaire indispensable à la survie. Regardez autour de vous.

Dans la plupart des cas, vous trouverez un magasin, un restaurant ou une institution publique protégée. Cela peut grandement compliquer la tâche de l’agresseur. Vous pouvez toujours vous réfugier dans de tels établissements et changer ainsi le scénario du criminel.

Réagir face à une menace

En revanche, il ne faut jamais s’attendre à ce que les passants vous aident ou vous défendent. Ne criez jamais "au secours", mais toujours "au feu", lorsqu'il s'agit d'un lieu clos.

Vous pouvez vous barricader et déclencher l’alarme incendie de l’établissement. Tout cela complique la tâche de l’agresseur. Arrêtez de parler. Il ne s'agit plus de négocier et de verbaliser, c'est le moment d'agir.

Penser et agir sont difficilement compatibles dans ces moments. Avez-vous beaucoup de temps ? Une seconde ou deux, pas plus. Si cette personne a décidé de s'en prendre à vous avec cet objet, c'est qu'il n'y a plus de retour en arrière possible.

Maintenir la distance et utiliser l'environnement

Le plus souvent, dans des conditions urbaines, c'est un homme qui agresse au couteau avec une lame courte à une distance de "bras" de la victime.

Cela signifie qu’à une distance plus éloignée de l’attaquant, vous êtes en sécurité et vous avez suffisamment de temps pour réagir. Jusqu’à preuve du contraire, un agresseur muni d’un couteau ne peut pas voler dans les airs.

Cela signifie qu'il va devoir s'approcher de sa victime à une distance convenable. Le principal objectif est donc de mettre en place tous les moyens pour l’empêcher de s’approcher (voiture, poteau, chaise...).

Importance du mouvement et de la mobilité

Ne jamais rester immobile. Homo sapiens, étant un bipède, les jambes sont la priorité au combat contre un couteau. Déplacez-vous et bougez constamment autour de l'ennemi.

Si vous décidez de survivre, ne permettez jamais à l'ennemi de mener à bien son objectif de s’approcher. Pratiquer la défense contre le couteau doit être une discipline spécifique et spécialisée.

Il faut s'entraîner en mouvement, avec différentes attaques, différents types de couteaux, des moyens improvisés, à mains nues, etc.

Répondre aux critiques sur l'entraînement

N'écoutez pas ceux qui disent qu'il est inutile de s'entraîner à la défense à mains nues contre un couteau. Même en l’absence de remèdes parfaits, il ne suffit pas d’attendre la mort.

Ces critiques n’ont aucun sens. Il est crucial de se battre pour sa vie et de l'arracher à la fureur de l'ennemi par tous les moyens disponibles.

Que faire face à une attaque au couteau ? Aussi étrange que cela puisse paraître, il faut avant tout savoir comment attaquer et combattre avec un couteau pour connaître toutes les possibilités.

Si vous ne pouvez détecter votre agresseur ou tout ce qui précède l'attaque, aucune recommandation ne vous aidera. Ce n'est pas votre journée et il faudra vous battre pour survivre jusqu’au bout.

Cela arrive.