01/09/2024
La règle des 7 mètres (21 pieds) semble avoir été établie aux Amériques comme une norme dans le domaine de l’application de la loi, tant sur le plan social que juridique, sans que l’on sache vraiment quelles en sont les conséquences.
Les résultats tant attendus de cette étude (1) valident définitivement que 7 mètres représente une distance inefficace pour que les policiers puissent dégainer et tirer sur un agresseur qui charge avec un couteau. Et de ce fait, que cette règle est dangereuse et inutile.
Tout ce qui vient des États-Unis représentant l’alpha et l’oméga, cela fait toujours plaisir d'assister à l'effondrement de ce type de contrevérité et de croyances populaires.
Cette étude récente visait à évaluer de manière scientifique la validité de la règle des 7 mètres en réponse aux agressions au couteau, une norme de sécurité utilisée depuis longtemps dans le maintien de l'ordre.
Bien que plusieurs publications aient discuté de cette règle de manière anecdotique, cette étude adopte une approche expérimentale pour démontrer que la règle est inefficace dans toutes ses applications et ne devrait plus être utilisée dans le maintien de l'ordre moderne.
La règle des 7 mètres a été évaluée dans trois études expérimentales indépendantes. La première étude a mesuré la vitesse moyenne à laquelle une personne pouvait courir sur une distance de 7 mètres.
Les deuxième et troisième études ont analysé le temps nécessaire à un agent pour dégainer et tirer avec une arme à feu, d'abord sans stress, puis sous stress. Une quatrième étude a examiné des méthodes pour améliorer la survie des agents face à une attaque.
Les résultats montrent que la règle des 7 mètres n'est pas une norme suffisante pour permettre aux agents de dégainer et de tirer en toute sécurité face à un assaillant armé d'un couteau.
La vitesse moyenne de course était de 1,5 seconde, tandis que le temps moyen de dégainage et de tir était de 1,80 seconde sans stress et de 1,42 seconde sous stress.
Bien que ces différences de temps semblent significatives, leur signification pratique est limitée. En réalité, une différence de 0,08 seconde ne représente que 34 cm entre l'assaillant et l'agent, et seulement 25 cm avec une vitesse de course médiane de 1,48 seconde.
Si l'on considère le couteau tendu et l'arme de l'agent déjà dégainée, la distance entre l'agent et l'agresseur peut devenir insignifiante.
L'analyse des vitesses de dégainage des agents et des temps de course des suspects montre un chevauchement significatif, remettant en question la règle des 7 mètres comme distance de sécurité fiable.
De plus, les conditions expérimentales ont réduit le processus de prise de décision des agents, offrant une image trop optimiste de leur capacité à réagir sous stress réel.
Les études suggèrent qu'une part importante du temps de réaction est consacrée à la prise de décision, et non à l'action physique de tirer.
Des recherches indiquent que la précision des agents en situation réelle est bien inférieure à celle observée dans l'étude.
Par exemple, une analyse du département de police de New York a montré que seulement 18 % des tirs des agents atteignent leur cible, alors que l'étude 3 rapportait une précision de 75 %.
De plus, un seul tir est rarement suffisant pour arrêter immédiatement un agresseur armé d'un couteau, obligeant les agents à tirer plusieurs fois, augmentant le temps nécessaire et le risque.
Pour compenser le désavantage de temps de réaction des agents face à des suspects armés, l'étude propose des techniques de mouvement simples pour réduire les risques, telles que tirer à partir de la hanche ou se déplacer de manière stratégique.
Une formation plus approfondie est nécessaire pour familiariser les agents avec ces tactiques, car chaque situation d'usage de la force est unique. D'autres recherches sont nécessaires pour évaluer ces stratégies alternatives.
Les conclusions de l'étude ont deux implications majeures. Premièrement, la règle des 7 mètres ne garantit pas une distance sécuritaire pour les agents face à un suspect armé d'un couteau, surtout si l'on considère la faible précision des tirs et l'insuffisance d'un seul tir pour arrêter un assaillant.
Deuxièmement, l'étude suggère que la formation actuelle des agents, souvent statique et éloignée des conditions réelles, doit évoluer vers des scénarios plus dynamiques pour refléter les situations de terrain.
Les formateurs devraient adopter des méthodes qui incluent des mouvements tactiques pour mieux préparer les agents aux défis réels, en évitant les "cicatrices de formation" qui pourraient compromettre leur performance en situation de stress élevé.
La distance entre un policier et un suspect est un facteur important dans les situations de recours à la force, mais elle ne doit pas être considérée isolément.
Les rencontres et les recours à la force sont dynamiques et nécessitent une réflexion nuancée et adaptée à chaque contexte.
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Sources :
A scientific examination of the 21-foot rule William L. Sandel. Missouri State University. Hunter Martaindale
Texas State University. J. Pete Blair. Texas State University https://www.researchgate.net/publication/341783951_A_scientific_examination_of_the_21-foot_rule