06/10/2024
La réponse technique simultanée contre une attaque au couteau est une illusion si l'on applique les principes fondateurs, et même si l'on est suffisamment entraîné pour avoir développé ce
geste.
La majorité des êtres humains sur terre ne possède pas cette capacité intellectuelle.
Nous sommes dans l'incapacité d’exécuter deux gestes en même temps comme une parade contre simultanée lors d'une agression, qui nécessite une participation intellectuelle active.
Du moins, s'il s'agit de le faire correctement et précisément.
Cet article, décliné en plusieurs épisodes, va simplement décrire pourquoi cette « parade contre simultané contre un couteau » n’est qu’une croyance de plus dans le microcosme de la
self défense.
De toute façon, absolument, personne n’a, à ce jour, été capable de prouver son efficacité.
La pratique des comportements et des gestes multitâche est une tentative de s'engager dans plus d'un objectif en même temps.
Lorsque deux tâches exigent une attention concurrente, il y a généralement une commutation qui se produit entre les processus neuronaux impliqués, plutôt qu'un traitement simultané comme on
pourrait s'y attendre avec un véritable comportement multitâche.
Aussi rapide, sois nos gestes, nous ne pouvons que passer rapidement de l'un à l'autre.
Dans les conditions d’un travail, il est généralement démontré (1) que les comportements multitâches altèrent les performances cognitives de l’employé, car chaque changement entraîne une
réduction des performances par rapport à l'exécution d'une tâche à la fois.
Les performances se détériorent sous l'effet de la peur de la même manière.
David L. Strayer (2), directeur du laboratoire de cognition appliquée à l'Université de l'Utah, étudie les comportements multitâches dans le domaine de la distraction des conducteurs au
volant.
Ses recherches ont révélé que « 98 % des gens ne peuvent pas effectuer plusieurs tâches à la fois - ils ne font pas non plus l'une ou l'autre des tâches » convenablement.
David L. Strayer appelle les 2 % restants des « supertaskers ». « La question que nous avions, » « est, qui sont ces gens ? » Dit Strayer.
Pour le savoir, il a soumis des « supertaskers » à une batterie de tests, y compris la neuro-imagerie et l'évaluation génétique. Et il a découvert que, bien sûr, la structure même du cerveau
super-tâche est différente de celle des 98 % d'entre nous.
« Ces régions du cerveau qui différencient les « supertaskers » du reste de la population sont les mêmes régions qui sont les plus différentes entre les humains et les primates, non-humains
».
Faites vous partie de ces 2 % de la population mondiale capable de restituer des comportements de manière simultanée ?
Si c’est le cas, faudrait il encore le savoir. Sinon quel intérêt serait de baser un moyen d’assurer sa protection personnelle contre un couteau sur un principe illusoire.
Le réflexe de clignement des yeux est un réflexe défensif naturel qui peut être provoqué par des stimuli brusques et intenses dans diverses modalités sensorielles (c'est-à-dire visuelles et
auditives).
Quand quelque chose s’approche trop rapidement de nous, nos yeux se ferment pendant une fraction de seconde.
Moment ou justement, il s’agirait de faire une « parade contre simultanée » contre un couteau et d’apporter une réponse comportementale multitâche avec motricité fine, sous les
effets de la peur ?
Le conditionnement classique du clignement des yeux est une forme de base de l'apprentissage associatif et est l'un des modèles les plus étudiés de la formation de la mémoire chez les
mammifères.
Les réflexes sont des réponses involontaires et stéréotypées à des stimuli externes, généralement médiés par des voies sous-corticales rapides.
Malgré leurs circuits neuronaux, relativement simples, les réponses réflexes peuvent remplir une fonction protectrice, importante, en réagissant rapidement à des stimuli potentiellement aversifs
pour éviter un danger imminent (3).
D'un point de vue évolutif, une coordination efficace entre ces systèmes corticaux et sous-corticaux pour réagir aux stimuli aversifs maximise les chances de survie.
En conséquence, les réflexes doivent être considérés comme des actions intégrées de l'organisme qui peuvent être modulées par des centres supérieurs pour s'adapter à différents objectifs
(4).
Tenter de lutter contre cet instinct est une chimère.
Les différences culturelles des agressions au couteau Pour obtenir des informations précises sur les différences culturelles de ce type d’agression, il faut...
Quelle partie du corps protéger face à un couteau ? Les zones du corps humain visées lors d'une agression au couteau sont quasiment toujours les mêmes en Europe...
(1) Adam Gazzaley, M.D., PhD, is the director of the Neuroscience Imaging Center at the University of California, San Francisco, as well as an associate professor of neurology, physiology, and
psychiatry.
https://neuroscape.ucsf.edu/profile/adam-gazzaley/
(2) Attention and Performance, Skill Acquisition and Skilled Performance, Mathematical Modeling of Human Performance, Cognitive Psychophysiology (eye tracking, EEG), Cognition in the Wild
(Attention Restoration Theory), Cognitive Distraction in the Vehicle
https://psych.utah.edu/people/faculty/strayer-david.php
(3) Eyeblink Conditioning. K.M.Christian R.F.Thompson
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780080450469013103
(4) Defensive peripersonal space: the blink reflex evoked by hand stimulation is increased when the hand is near the face. C. F. Sambo, M. Liang, G. Cruccu, and G. D. Iannetti
https://journals.physiology.org/doi/full/10.1152/jn.00731.2011