Pourquoi autant d'agressions au couteau dans les faits divers ?

Plutôt que de se fier aux gros titres alarmistes, il est essentiel de consulter les véritables statistiques. Chaque année, l'INSEE mène une enquête approfondie pour évaluer le niveau réel d'insécurité en interrogeant 200 000 personnes.

Cette enquête, appelée enquête de victimation (vécu et ressenti en matière de sécurité), remplace l'ancienne enquête cadre de vie et sécurité. Elle n'est pas spécifique à l'attaque au couteau et sur ce que l'on sait en France.

Contrairement aux chiffres basés sur les plaintes, souvent trompeurs (malgré les biais reconnus pour cette méthode), les enquêtes de victimation prennent en compte les délits non déclarés aux autorités. Elles offrent donc une image plus précise de la réalité.

Saviez-vous que, depuis les années 80, la couverture médiatique des faits divers a augmenté de 73 % ? Cette augmentation n’est pas due à une hausse de la criminalité, mais plutôt à la recherche d’audience par les médias.

Il est indispensable de comprendre que cette surmédiatisation peut donner une vision totalement déformée de l’insécurité réelle. Par exemple, les violences physiques recensées en 2021 étaient de 498 000 cas, un chiffre stable par rapport aux années précédentes, malgré les fluctuations dues à la pandémie de COVID-19.

Les violences sexuelles et les atteintes aux biens montrent également une stagnation sur le long terme. En fin de compte, les chiffres indiquent une stabilité, voire une baisse dans certains cas, de la criminalité.

Les statistiques des agressions au couteau en France sont un ordre de grandeur

Sauf que l’ONDRP, l’INHESJ, INTERSTATS (SSMI) et l’INSEE, qui travaillent en commun avec rigueur et déontologie, l’écrivent en toute lettre : « Les nombres et les taux extraits de l’enquête sont des estimations, et fournissent ainsi des ordres de grandeur qui ne doivent aucunement être considérés comme des données exactes. (1) » Les 120 attaques au couteau par jour ne sont qu'une diversion.

Dans le cadre des vols (ou tentative de vol) avec présence d'une arme blanche au moment des faits : « les victimes sont comptées sur l'arme la plus dangereuse qui a été utilisée » (page 93- CSV-SSMI 2017) (1). De surcroît, « Du fait de la taille de l'échantillon de l'enquête, la précision d'une estimation annuelle est de +/- 50 000 victimes ».

Le Code de la Sécurité Intérieur Article R311-2 défini ainsi les armes blanches : « Au regard de la réglementation française, l'expression « arme blanche » désigne toute arme dont l'action perforante, tranchante ou brisante n'est due qu'à la force humaine ou à un mécanisme auquel elle a été transmise, à l'exclusion d'une explosion.

Exemples d'armes blanches : les couteaux, les matraques, ... » (2) « et ceci qu'elle soit constituée de bois, de pierre, d'os, d’arête, de métal ou de matériaux composites » (3). Les matraques ? Que viennent faire les matraques et autres objets de cette nature dans un article de presse d’un média dominant qui est censé traiter le sujet des statistiques sur les attaques au couteau ?

Les causes profondes et les facteurs souvent ignorés derrière les agressions au couteau

Les gros titres des médias mainstream ne montrent souvent qu'une partie de l'histoire. Pour comprendre les véritables causes des agressions au couteau, il est important d’examiner l’intégralité des facteurs sous-jacents souvent négligés :

l’éducation ;
la pauvreté.
etc.

Les raisons de ces actes sont diverses et variées, incluent des problématiques socio-économiques, des conflits interpersonnels, et des troubles mentaux.

Les statistiques montrent qu'il n'y a pas eu d'augmentation significative des délits depuis 2007, ce qui remet en question l'idée d'une montée inexorable de la violence.

En analysant ces enquêtes de victimation, nous découvrons que le sentiment (ce qui n’est qu’un sentiment) d'insécurité des personnes n'a pas beaucoup changé au fil des années.

Les personnes se sentent globalement autant en sécurité dans leur quartier aujourd'hui qu'il y a dix ans. Cependant, les médias jouent leur rôle crucial en amplifiant les incidents isolés, ce qui alimente la peur.

Il est pourtant essentiel de ne se baser uniquement que sur des données fiables plutôt que sur des récits médiatiques pour comprendre la véritable nature de l'insécurité en France.

Au-delà des gros titres, une analyse critique de la couverture médiatique des agressions au couteau

Les médias de grand chemin ont tendance à se concentrer sur les faits divers sensationnels, ce qui peut fausser notre perception de la réalité.

Bien que la violence et les agressions soient une préoccupation légitime, il est important de regarder les statistiques pour obtenir une image plus équilibrée.

Les enquêtes montrent que les atteintes aux biens, comme les vols avec effraction, ont globalement stagné sur une période de quinze ans. Même les vols de voitures ont diminué de manière significative, passant de 973 000 en 2006 à 442 000 en 2021.

Les délits frauduleux, en revanche, ont explosé, atteignant près de deux millions de cas en 2021. Pourtant, ces délits ne font presque jamais la une des journaux. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas le même impact émotionnel que les agressions violentes.

En fin de compte, il est essentiel de se rappeler que les médias ont un rôle dans la construction de notre perception de la réalité. Ils peuvent influencer notre sentiment de sécurité, souvent en exagérant la menace réelle uniquement pour attirer l'audience.

La réalité des faits est bien différentes

En conclusion, il est crucial de regarder les faits et les chiffres réels pour comprendre la situation de l'insécurité en France.

En s'appuyant sur des données fiables plutôt que sur des récits médiatiques, nous pourrions peut-être, un jour, mieux appréhender la réalité et éviter de céder à une peur infondée.