Marginalisation des quartiers et agressions au couteau en Ontario
En Ontario, comme ailleurs dans le monde, les agressions au couteau sont souvent sous-évaluées en tant que source de morbidité et de mortalité.
Cette étude (1) avait deux objectifs principaux :
- décrire l'épidémiologie des blessures par coups de couteau dans la population de l'Ontario, Canada, et examiner les liens entre deux indicateurs de marginalisation des quartiers populaires.
- La privation matérielle et l'instabilité du logement et le risque de blessures par coups de couteau.
L'épidémiologie (2) est une discipline qui analyse l'influence de divers facteurs sur la fréquence, la distribution, et l'étiologie (3) de phénomènes biologiques ou sociaux.
Pour approfondir la compréhension des agressions au couteau, que ce soit en Ontario ou ailleurs, il est nécessaire de revoir notre perception du monde et d'arrêter de faire confiance aux experts de la défense au couteau.
La méthodologie de l'étude sur les agressions à l'arme blanche
Cette étude de type "cas-témoins" a examiné la population de l'Ontario entre 2004 et 2018 en s'appuyant sur des données administratives liées.
Elle a inclus des personnes ayant subi des blessures par couteau ou arme blanche nécessitant une visite aux urgences, une hospitalisation, ou ayant entraîné la mort.
Chaque cas a été apparié à quatre témoins similaires en âge et en sexe. Pour évaluer les associations entre la privation matérielle du quartier, l'instabilité du logement et le risque de blessure, une régression logistique multivariée a été utilisée.
L'incidence annuelle moyenne des agressions a été calculée en fonction du nombre de personnes recensées, divisé par la population totale de l'Ontario pour l'année en question.
Les résultats de l'étude sur les blessures au couteau en Ontario
L'étude a recensé 26 657 personnes ayant subi des blessures par couteau ou arme blanche, dont 724 (2,7 %) ont été fatales. L'incidence annuelle moyenne s'élevait à 13,4 pour 100 000 habitants.
Les victimes étaient principalement :
- des jeunes hommes (84,1 %, avec un âge médian de 25 ans),
- résidant dans de grands centres urbains (77,5 %).
- une proportion importante des victimes (39,3 %) appartenait au quintile inférieur de la distribution des revenus.
- Les modèles multivariés ont montré que la privation matérielle des quartiers et l'instabilité du logement étaient toutes deux associées à un risque accru de blessure, avec des associations de 95 % pour chacun de ces facteurs.
Conclusion et implications pour la santé publique
Les blessures par couteau en Ontario représentent un problème de santé publique majeur, touchant des personnes de tout âge et de divers groupes démographiques, mais affectant de manière disproportionnée les jeunes hommes en milieu urbain.
L'étude a révélé une faible association entre la marginalisation des quartiers et le risque de blessures par coups de couteau.
Des recherches futures devraient explorer plus en profondeur la nature de cette association et envisager des interventions de santé publique visant à réduire l'incidence des blessures violentes par arme blanche.
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Sources :
(1) Epidemiology and association of neighbourhood marginalisation on violent knife assaults in Ontario: a population-based case-control study. Christopher Evans, Wenbin Li, George Matskiv, Susan Brogly
https://injuryprevention.bmj.com/content/early/2024/07/20/ip-2023-045156.long