18/07/2024
Les homicides et les décès causés par des objets tranchants sont couramment considérés comme les crimes violents les plus fréquents dans de nombreux pays, notamment dans ceux où l'accès aux armes à feu est restreint.
Les blessures d'autofense causées par des armes pointues et tranchantes peuvent être classées en quatre catégories principales :
Ces blessures se distinguent généralement par une profondeur supérieure à leur largeur ou longueur. Elles peuvent être de deux types :
Les blessures par arme blanche peuvent être causées par une arme avec un seul tranchant, tel qu'un couteau avec un côté tranchant et un côté contondant, ou par une arme avec un double tranchant, où les deux côtés sont coupants.
Les décès causés par des objets tranchants sont principalement des homicides, comme l'a montré une étude rétrospective menée en France.
Une étude réalisée en Inde a révélé que les blessures par arme blanche constituaient 40,79 % de toutes les blessures tranchantes, avec le cerveau comme organe le plus souvent blessé, tandis que le thorax était la région anatomique la plus fréquemment touchée, selon une autre étude.
Une étude (1) prospective a été conduite sur 41 cas médico-légaux transférés à l'Institut médico-légal de Bagdad entre janvier et juin 2011. Parmi ces cas, 31 étaient des hommes et 10 étaient des femmes, avec des âges compris entre 10 et 70 ans.
L'approbation éthique a été obtenue du comité d'approbation éthique de la Faculté de médecine de l'Université d'Al-Nahrain.
Les informations sur chaque cas ont été recueillies auprès des autorités d'enquête, des rapports de police, des proches des victimes, des témoins oculaires, des antécédents médicaux et des rapports médicaux des personnes hospitalisées avant leur décès, les corps décomposés ayant été exclus de l'étude.
Pour chaque cas, un examen externe a été réalisé, comprenant l'inspection des vêtements pour détecter tout dommage, tache ou autre preuve juridique, et une corrélation avec les blessures corporelles.
Des photographies numériques ont été prises avant et après le retrait des vêtements, suivies d'un examen détaillé du corps nu pour identifier toutes les ecchymoses, abrasions et autres blessures, leur nombre, forme, dimensions, longueur, profondeur, et localisation anatomique.
Une étude radiologique a également été effectuée pour détecter d'éventuels fragments d'arme à l'intérieur du corps et identifier d'autres blessures internes, notamment un pneumothorax.
Les blessures causées par des objets tranchants représentaient la huitième catégorie de blessures graves dans cette étude, après les blessures par arme à feu, les accidents de la route, les brûlures, les chocs électriques, les blessures par force contondante, les asphyxies et les explosions.
Ce classement contraste avec deux études rétrospectives en Inde et à Washington DC, où les blessures par objets tranchants se classaient en deuxième position.
Cette divergence peut s'expliquer par la facilité d'accès aux armes à feu et l'instabilité sécuritaire à Bagdad, favorisant l'usage des armes à feu pour commettre des crimes.
La majorité des victimes de cette étude étaient des hommes, un résultat similaire à celui d'une étude scandinave sur les homicides par force tranchante.
L'âge moyen des victimes (33,4 ± 13,8 ans) était inférieur à celui d'une étude précédente (43,5 ans), probablement en raison de la nature des décès : tous les cas de cette étude étaient des homicides, tandis que 40,68 % des cas de l'autre étude étaient des suicides, souvent chez des individus plus âgés.
Les coups de couteau étaient répartis de manière égale entre les scènes de crime intérieures et extérieures, ce qui diffère d'une autre étude indienne, probablement en raison de contextes culturels, environnementaux et socio-économiques différents.
La majorité des cas examinés dans cette étude présentaient des blessures par arme blanche (70,7 %), un pourcentage inférieur à celui d'une étude indienne où d'autres types de blessures tranchantes, telles que les blessures incisées et les coupures à la gorge, étaient plus fréquentes.
La moyenne des coups de couteau par cas était également inférieure à celle d'une étude française, probablement en raison de la taille réduite de l'échantillon et des motivations différentes des agresseurs.
La poitrine était la région la plus souvent touchée par les coups de couteau, suivie de la tête et du cou. Les poumons étaient les organes les plus fréquemment blessés, suivis des gros vaisseaux du cou et de la poitrine, et du cœur, car les auteurs des homicides ciblaient les zones vitales.
Une étude indienne a révélé que le cerveau était l'organe le plus souvent touché par des coups de couteau, suivi des gros vaisseaux, une différence attribuée aux contextes culturels et socio-économiques distincts entre Bagdad et Imphal (Inde).
L'alcool n'a joué qu'un rôle mineur dans cette étude, étant détecté dans un seul cas, un résultat similaire à celui d'une étude saoudienne.
Cependant, au Royaume-Uni, 65 % des victimes de blessures tranchantes étaient sous l'influence de l'alcool, une différence attribuée aux contextes religieux et culturels divergents.
Les blessures par arme blanche en Irak présentent des caractéristiques spécifiques influencées par divers facteurs culturels, économiques et sécuritaires.
Une analyse approfondie de ces facteurs serait essentielle pour une gestion efficace et une prévention des crimes violents plus efficace.
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Sources :
- (1) Medico-Legal Study of Fatal Stab Wounds in Baghdad. Muataz A. Al- Qazzaz, Zaid Ali Abbas. https://www.iasj.net/iasj/download/1cd28356cfa2f115
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