29/10/2024

Les attaques au cœur avec un couteau en Colombie

Les attaques au cœur avec un couteau en Colombie

Les combats armés et la violence urbaine en Colombie sont les causes du nombre élevé de ces blessures et de ces morts.


Historiquement, les personnes qui se sont fait poignarder au cœur ont des résultats fatals et sont considérées comme n’étant pas soignables (1).

 

Même de nos jours, environ 90 % des personnes décèdent avant d’arriver à l’hôpital (2, 3).

Cette étude (*) rapporte 10 années d'expérience dans la gestion des patients atteints de blessures au cœur avec un couteau ou par balles dans une institution traitant ces traumatismes à Bogota.

L’objectif était de comparer et d'analyser par rapport à d'autres recherches existantes dans la littérature et de décrire les particularités rencontrées lors de cette expérience.

Elle aura mis en évidence une prépondérance des plaies à coups de couteau au niveau du cœur.

Différentes recherches ont invoqué jusqu’à présent des taux de survie allant de 3 à 84 % (4, 5). Certains auteurs ont trouvé des relations entre :

  • la mortalité et le type d'arme utilisé.
  • les caractéristiques de la plaie.
  • les résultats chirurgicaux et de la complexité de la réparation (6, 7).

Le temps moyen entre le moment de la blessure au cœur dans cette ville et l'exécution de l'intervention chirurgicale est généralement de 60 min. Dans cette étude, 73,6 % des cas ont reçu les soins nécessaires dans un temps inférieur à 120 min.

Analyse des cas de lésions du cœur à Bogota

Il s'agissait donc d'étudier une série de cas de patients atteints de lésions pénétrantes au niveau du cœur sur une période allant de janvier 1999 à octobre 2009 dans un centre de traitement des traumatismes à Bogota, en Colombie.

Les variables démographiques, les caractéristiques des traumatismes, le traitement et les résultats ont également été analysés.

Bilan clinique des lésions au cœur avec couteau et armes à feu

Cette recherche a inclus l’étude de 240 cas :

  • 96,2 % on été des hommes d’un âge moyen de 27,8 ans.
  • La mortalité globale a été de 14,6 %.
  • 11,7 % des attaques ont été effectuées avec couteau et 41,2 % par l’intermédiaire d’une arme à feu.
  • Dans 55 % des cas, les patients présentaient des lésions associées. Dans 150 cas, une intervention chirurgicale cardiaque qui crée une ouverture dans le péricarde, le sac membranaire qui entoure le cœur, a été réalisée.
  • La mortalité la plus élevée s'est produite dans les plaies à l'oreillette droite.
  • Chez les patients sous tamponnades cardiaques (état de compression du cœur qui résulte de l'accumulation de liquide dans le péricarde) (8), la mortalité était supérieure de 20 % pour les plaies par balle (54,5 %) que pour les coups de couteau (18 %).

Conclusion

Sur la base des caractéristiques du traumatisme, des patients et du taux de survie, il existe très probablement un taux élevé de mortalité avant l’hospitalisation.

La différence de mortalité due aux coups de couteau et celles produites par des coups de feu a été davantage liée aux difficultés techniques de réparation chirurgicale qu'au type de blessure en elles même.

Malgré la prise en charge chirurgicale satisfaisante, en utilisant les méthodes de diagnostic comme approche chirurgicale, la mortalité a été plus élevée chez les patients atteints de tamponnade cardiaque.


Survivre à un coup de couteau est il possible ?

Survivre à un coup de couteau est il possible ? Oui et heureusement. De nombreuses personnes survivent tous les jours à une blessure au couteau, si elles reçoivent rapidement des soins...

Si on se fait poignarder au cœur quel est le temps de survie ?

Si on se fait poignarder au cœur quel est le temps de survie ? Les facteurs déterminant qui affectent le temps de survie pour les personnes présentant des plaies au niveau du cœur avec un...


Sources :

(1) Cardiac trauma. Richard Embrey. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17650701/
(2) Review of 1198 cases of penetrating cardiac trauma. N C Campbell, S R Thomson, D J Muckart, C M Meumann, I Van Middelkoop, J B Botha. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9448629/
(3) Penetrating cardiac injury: Overcoming the limits set by Nature. Nicholas Kanga∙ Li Hseeb∙ Sandro Rizolic∙ Peter Alisona. https://www.injuryjournal.com/article/S0020-1383(08)00570-6/abstract
(*) Penetrating cardiac trauma: analysis of 240 cases from a hospital in Bogota, Colombia. Andres Isaza-Restrepo, Dínimo José Bolívar-Sáenz, Marcos Tarazona-Lara, José Rafael Tovar https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28616061/
(4) Left Ventricle Injury With a Normal Pericardial Window: Case Report and Review of the Literature. Barleben, Andrew BS; Huerta, Sergio MD; Mendoza, Rosemarie NP; Patel, Chirag V. MD. https://journals.lww.com/jtrauma/citation/2007/08000/left_ventricle_injury_with_a_normal_pericardial.26.aspx
(6) Penetrating cardiac injuries: a prospective study of variables predicting outcomes. J A Asensio, J Murray, D Demetriades, J Berne, E Cornwell, G Velmahos, H Gomez, T V Berne
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9449597/
(7) Penetrating cardiac injury. J O'Connor, M Ditillo, T Scalea. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20397356/
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Tamponnade_cardiaque