13/07/2022
Force est de constater que ces dernières années les agressions au couteau n'ont pas explosé en France. Elles sont uniquement plus médiatisées.
Les études sur les attaques au couteau en France sont toujours à l'état d'embryons et toujours embourbés dans des biais et dans des croyances populaires abyssales.
Est-il plus efficace de parer ou de bloquer le couteau ? Attraper le bras armé d'un couteau ? La réponse est pourtant relativement simple : quoi qu'il arrive, la distance reste toujours une alliée.
Que cela soit saisir le bras armé avec les deux mains ou entraver l'attaque avec les deux bras, l’utilisation des membres supérieurs sont de toute façon instinctifs chez l'homo-sapiens. Lors de nombreuses études post-mortems, il a été constaté que la majorité des blessures qui n’entraînaient pas la mort se situait sur les mains (paumes) et les avants bras.
Les observations éthologiques de centaines de vidéo montrent de toute façon la tendance naturelle (sans aucune formation) d'homo-sapiens d’essayer de se saisir du couteau quand il se retrouve dans une situation de corps-à-corps.
Même s'il est illusoire de vouloir déconstruire des dogmes ancrés depuis des années en France, il quand même essentiel de tenter de supprimer définitivement les grandes croyances populaires suivantes :
L’amygdale est notre alliée principale. C’est une petite structure de notre cerveau, qui a un lien direct avec les ressentis émotionnels. Elle est essentielle à notre capacité de ressentir et de percevoir chez les autres certaines émotions. C'est le cas de la peur et de toutes les modifications corporelles qu'elle entraîne.
L'amygdale nous permet de réagir presque instantanément à la présence d'un danger. Tellement rapidement que c'est seulement après avoir sursauté que l'on comprend souvent ce qui nous a effrayé. Elle est câblée à toutes les parties principales de notre cerveau.
Sans même parler d'attaque, rien qu'à la vue d'un couteau qui menace notre intégrité personnelle, une multitude d'événements se mettent en action sans même que nous ayons le temps d'en prendre conscience. Ce stimulus fait d'abord escale dans le thalamus, passage obligé de tous les messages captés par les sens. Il est ensuite transmis au cortex sensoriel approprié (visuel, auditif...) où il est évalué et acquiert une signification.
Cette signification étant menaçante, l'amygdale en est alors avisé et produit les réponses émotionnelles et musculaires appropriées. Or, il a été découvert beaucoup récemment, qu'une partie du message reçu par le thalamus est transmit directement à l'amygdale, sans même passer par le cortex.
C'est cette seconde route, beaucoup plus courte, donc beaucoup plus rapide, qui explique la rapidité de notre système d'alarme naturel. Le tout en quelques millièmes de seconde. (1) Il s’agirait donc de se conditionner psychologiquement à contrer ce fonctionnement physiologique naturel ancestral en se disant que la solution est d’avancer vers un objet tranchant ? Comment ne pas rester sceptique face à ce genre d’affirmation.
L'être humain peu s'avérer extrêmement inventif et cupide, surtout s'il s'agit de naviguer sur le sujet d'actualité phares des attaques au couteau en France.
Ces affabulations dangereuses s’appuient uniquement sur des principes biomécaniques (et encore) ne prenant jamais en compte la loi de Hick (2), l’ensemble des impondérables perturbations physiologiques humaines et environnementales.
La pratique régulière est irrémédiablement fondamentale afin de pouvoir tenter de survivre face au tranchant et à la pointe d’un objet contondant. Mais cela ne s’avère absolument pas suffisant.
La prévention par la connaissance étant la méthode la plus performante dans son optimisation. Il est impératif de connaître l’anthropologie des attaques au couteau en France.
Lieux des agressions au couteau
Habitation (349) :
- soirée privée (9) ;
- hôtel (6) ;
- foyer d’accueil (5) ;
- ...
Lieu (voie) public (984) :
- terrasse (bar, restaurant) (34) ;
- parking (33) ;
- sortie de discothèque (32) ;
- ...
Motifs des agressions au couteau
- Rixe (310) ;
- Vol (153) ;
- Agression (142) ;
- Différends (112) ;
- Problèmes psychiatriques (91) ;
- Différends de voisinage (44) ;
- Braquage (15) ;
- Motif inconnus (343) ;
- ...
Fonction social / socio-professionnel
Agresseur :
- lycéen (87) ;
- sdf (70) ;
- collégien (42) ;
- ...
Agressé :
- lycéen (102) ;
- étudiant (78) ;
- retraité (47) ;
- ...
Jours de la semaine
- vendredi (194) ;
- samedi (232) ;
- dimanche (224) ;
- ...
Tranches horaires
- 19h00 (87) ;
- 20h00 (73) ;
- 21h00 (78) ;
- 22h00 (77) ;
- 23h00 (86) ;
- 00h00 (26) ;
Zones touchées
- Thorax (266) ;
- Abdomen (191) ;
- Dos (155) ;
- ...
Nombre de coups
- 1 (573) ;
- 2 (263) ;
- 3 (130) ;
- ...
Afin de tenter de mettre un terme à certains nombres de croyances qui gravite en self-défense et lasser de faire face à l'inaction générale, j’ai donc tenté de réaliser une première approche citoyenne indépendante de ce phénomène. Un certain nombre de critères ont été choisis, basés uniquement sur un relevé de faits de la population française.
Un travail de plus de 3 ans et demi (1362 jours), entre le 25/07/2016 et le 31/12/2019. Pendant cette période, j’ai recensé, analysé et recoupé 1711 agressions au couteau en France.
D’autres solutions non liées à des croyances, en l’occurrence d’autres tactiques de survie existent et sont pratiqués au moins depuis le XVII siècle dans les écoles de combat au couteau en Italie (ce n’est pas un argument d’autorité, c’est un fait.).
L’entraînement à la survie face à un couteau est une pratique spécifique qui ne peut s’apprendre que par le mouvement et le combat. Dans toutes les séances d’entraînement, 50 % du temps est consacré à l’affrontement.
« Nommer les résultats des sciences des « croyances » est erroné. En effet, la croyance peut aussi relever de la foi. Or, les résultats des sciences tirent leur légitimité du fait qu’il est nécessaire de les remettre en cause à tout moment. C’est d’ailleurs ce que les sciences font.
Vérifier ce qui a été trouvé par des recherches précédentes pour mieux décrypter l’inconnu. Ce n’est pas le cas de la foi, qui tire sa légitimité de l’impossibilité d’être remise en cause. Il faut distinguer nettement le savoir et la croyance : le savoir se justifie ; la croyance se dispense de justification.
Ce sont simplement deux choses différentes qui ne s'opposent et ne se comparent pas. Nos croyances sur les attaques au couteau « sont justifiées dans chaque situation, aussi ridicules qu'elles puissent être, puisque ce sont nos croyances et c'est ce qui fait que nous avons notre propre personnalité.
Elles dirigent notre vie, car on fait toujours ce que l'on croit qu'il faut faire; nous voulons toujours croire en quelque chose et nous ne pouvons vivre sans croyances. » (3) Retrouvez l'intégralité de cette recherche en suivant le lien. Agression au couteau en France.
Cette recherche a examiné l'utilisation de la force létale par les forces de l'ordre contre des personnes brandissant des couteaux aux... Armes à feu contre les agressions au couteau aux États-Unis.
Comment se fait-il qu’il soit toujours possible de voir dans certaines contrées et bientôt sur nos écrans les mêmes comportements policiers face à la ... Comportement policier face aux couteaux
Sources :
(1) https://lecerveau.mcgill.ca/index.php
(2) Qu’est-ce que la Loi de Hick ?
https://blog-ux.com/quest-ce-que-la-loi-de-hick/
(3) Dans quelle mesure nos croyances sont-elles justifiées ? Pierre-Yves Longval (1997)
http://www.cvm.qc.ca/encephi/contenu/vospages/pytap8.htm