28/01/2025

Les lois (1) sur la possession et l'usage de couteaux varient en Inde. Par exemple, dans l'État du Maharashtra, une licence est obligatoire pour posséder un couteau dont la lame dépasse 23 centimètres.

En Himachal Pradesh, des couteaux peuvent être portés pour la légitime défense sous certaines conditions.

Par ailleurs, l'aspect religieux entre en jeu pour des communautés comme les Sikhs, qui portent le Kirpan (2), une arme à symbolique religieuse. Ces variations reflètent la complexité culturelle et légale autour des armes blanches en Inde.

Le Rampuri Chaku, d’une longueur de 23 à 30 cm, trouve ses origines au XVIIe siècle, dans la région de Rampur, au nord de l’Inde.

Initialement adopté par les Nawabs (3) de Rampur, connus pour leur passion pour les arts, la culture et les armes, ce couteau symbolisait le pouvoir, l’élégance et l’autodéfense.

Sur le plan culturel, il revêt une importance particulière en Inde. Il est traditionnellement associé à la communauté Kshatriya (4), la classe guerrière, et représente des valeurs telles que le courage, la bravoure et la protection.

Ce couteau est également un héritage des riches traditions martiales du pays, tout en mettant en avant l’excellence de l’artisanat indien.

Au-delà de son usage comme arme,il porte une signification symbolique. Il incarne l’honneur, la loyauté et l’esprit chevaleresque.
Les gravures élaborées qui ornent ces couteaux intègrent souvent des motifs inspirés de la mythologie indienne et des symboles culturels, témoignant de la maîtrise et du talent des artisans qui les fabriquent.

Il est bien plus qu’un simple objet : il est un symbole de patrimoine et de tradition indienne.

Une étude (5) a donc été menée à l’hôpital M. Y. d’Indore sur une période de 4 ans et 9 mois, analysant 424 cas de blessures par arme blanche.

Armes utilisées :

• Le Chaku était l’arme la plus courante, utilisée dans 82,8 % (351 cas).

• Les autres armes incluaient des épées et des morceaux de verre (12 cas chacun, soit 2,83 %).

• Dans 3,77 % (16 cas), l’arme utilisée restait inconnue.

Profil démographique des victimes :

• Sexe : sur 424 victimes, 97,4 % (413) étaient des hommes, et seulement 2,6 % (11) étaient des femmes.

• Âge : la majorité des cas concernaient des jeunes adultes. La tranche d'âge de 21 à 30 ans représentait 53,3 % (226 cas), et les patients âgés de 11 à 40 ans constituaient 92 % (391 cas) du total.

Nature des blessures et intentions :

• Homicides : la majorité des blessures étaient intentionnelles, représentant 91 % (386 cas).

• Accidents : les blessures accidentelles étaient rares, avec 5,6 % (24 cas).

• Suicides : les blessures auto-infligées étaient encore plus rares, avec 3,4 % (14 cas).

Il est possible de voyager à travers le monde et trouver les mêmes zones corporelles touchées dans les homicides aux couteaux.

L’être humain n'est qu'un animal comme les autres et se comporte de la même manière sur toute la planète :

• Abdomen antérieur : zone la plus touchée, représentant 57,5 % (244 cas), incluant les 9 régions de cette zone.

• Thorax : les blessures thoraciques concernaient 37 % (158 cas).

• Membres : les bras et jambes ont été touchés dans 34,1 % (145 cas).

• Tête, cou et visage : blessures présentes dans 14,1 % (71 cas).

• Fessiers et région pelvienne : zones les moins touchées, avec 11,5 % (49 cas).

L’incidence des blessures par arme blanche est plus élevée en Inde qu’en Europe, principalement en raison de facteurs tels que la surpopulation, le chômage et la pauvreté.

Contrairement aux études européennes où les femmes sont davantage touchées, en Inde, les victimes sont majoritairement des hommes jeunes.

Les couteaux sont traditionnellement les armes les plus courantes en Inde, alors que dans les pays occidentaux, les blessures impliquent souvent des morceaux de verre ou d’autres objets tranchants.

Les blessures multiples sont légèrement plus fréquentes que les blessures uniques, ce qui diffère des tendances occidentales.

Les violences par arme blanche en Inde sont souvent liées à des conflits interpersonnels ou politiques.

Le manque de régulation stricte applicable sur la possession des couteaux et les facteurs socio-économiques exacerbent ce problème.

Sources :

(1) https://www.lawyersclubindia.com/forum/can-i-carry-knife-for-self-defense-in-india--63806.asp
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Kirpan
(3) https://en.wikipedia.org/wiki/Nawab
(4) https://en.wikipedia.org/wiki/Kshatriya
(5) https://research.amanote.com/publication/kJ7Q3XMBKQvf0BhiVbcm/stab-injury-retrospective-and-prospective-study-in-tertiary-centre-s-in-central-india