Escrime lame courte : Esgrima Criolla

Escrime lame courte : Esgrima Criolla

Il est tout d’abord nécessaire de comprendre pourquoi l’escrime lame courte Esgrima Criolla (escrime créole) s’appelle ainsi. Au tournant de la guerre d'indépendance en Argentine (1810), le nom de ce type d’escrime lame courte a été donné par des Créoles (gauchos), descendants des premiers immigrants colonialistes d'Amérique du Sud.

 

Ce type d’escrime était destiné à définir l’affrontement sous forme de duel au couteau de deux personnes et était appelé «créole» ou «visteo» (ce qui signifie «jeu» ou «technique de combat»). Au début, ce type d’escrime n’avait pas de définition précise, la première apparition portant ce nom est due à Horacio Quiroga, qui en 1906 en fit un échantillon. Au XXe siècle, il s’appelait l’escrime créole et la décision a finalement été prise de laisser ce nom, car c’était le plus répandu.

Historiquement individualistes et indépendants du gouvernement, du droit et de l'affiliation politique, les gauchos étaient des hommes simples, mais durs et fiers, avec des valeurs et pour qui la réputation était primordiale. Les Créoles, en particulier, sont toujours associés au fait d'être originaires de peuples locaux ou autochtones mélangés avec ce qui est souvent l'héritage européen (États-Unis, Afrique, Philippines, Brésil, Chili, Caraïbes).

 

Comment une pratique d'une époque si lointaine se rapporte-t-elle à l'utilisation des couteaux et à la self-défense de nos jours ? Pas de politique, pas d'arrogance. Ce n'est pas un système autant qu'une méthode : ce qui n'a pas fonctionné a été simplement jeté, car ce système devait être fonctionnel pour garder quelqu'un en vie. L’efficacité réside dans les essais et les erreurs, ainsi que dans la compréhension mutuelle et la culture de la connaissance.

En escrime Créole, ils utilisaient des couteaux longs ou courts. Un couteau court (la forme de couteau la plus répandue) : car il était utilisé non seulement en duel, mais aussi universellement à des fins domestiques, dans la cuisine et au travail. L'escrime créole, duelliste (avec courage et honneur), avec des règles et des techniques, a été développée avec de préférence le couteau « facon ».

 

Un couteau de taille importante, d’une moyenne de 33 centimètres en forme de "U" pour se défendre en attrapant l’arme adverse, et toujours accompagné du poncho, ami inséparable du gaucho, dans le bien comme dans le mal, comme manteau et comme défense. Cette tradition n’a pas été perdue, elle existe toujours, elle a évidemment traversé de nombreuses facettes au cours de son évolution et différentes formes se sont développées aux quatre coins de l’Argentine.

 

En réalité, cette discipline continue, en gardant sa technique et ses normes, en veillant à rester fidèle à son origine et à son étymologie technique, mais avec un autre ajout : la révision historique de l'utilisation des armes à gaucho, du domaine technique au domaine pratique.

 

Quand on parle d’armes, on cite tous ses couteaux comme le facon, le poignard caronero, ainsi que le chuza (Lance), le boleadoras (arme de jet comprenant plusieurs masses sphériques réunies par des liens) (1) et le poncho. Il est fondamental de comprendre le contexte historique, de comprendre et d’apprécier ces arts qui ont fait l’histoire de l’Argentine.

Le duel et le code

Escrime lame courte : Esgrima Criolla (1)
Le duel ... premier sang ou mort

En Argentine, un adage très populaire dit: «ne prenez un couteau que lorsque vous allez l’utiliser». À l'époque en cas de duel, le couteau court est considéré comme pratique et rapide, il est donc toujours transporté partout. En cas de désaccords violent entre les gens, ils pouvaient se doter d’un tel couteau pour « résoudre » tous les problèmes.

 

Les codes et les règles dans le duel sont toujours présents. Ils sont immergés dans certaines sociétés et garantissent la parité dans un conflit. Il y a des années, l’affrontement se faisait face à face, à deux et il n'y avait pas de tierce personne. Si l'un des deux tirait un pistolet ou un couteau, cet "avantage" n'était pas bien vu.

 

Ce précepte était ancien et presque universel. Dans la pampa du XIXe siècle, de nombreux litiges ont été résolus par un duel. Il devait y avoir du sang pour clore et régler le litige, un tribunal mais il n'était pas nécessaire de tuer. S’il un des duellistes était tué, c'était une affaire grave et un tribunal était constitué. La noblesse des valeurs de l’époque, malgré la rudesse du combat était que si le perdant était gravement blessé, le duel définitivement terminé. Le malheureux était tout simplement sorti.

L’escrime créole en prison

L’escrime créole est toujours présente dans la société argentine et est beaucoup plus pratiquée qu’il est possible de l’imaginer. Bien que cette introduction est pour objectif de comprendre comment l'escrime créole est née et quelle est son histoire. Il est nécessaire d’aborder le sujet de la pratique de cette escrime dans la triste et rude vie de la prison.

Il est de notoriété publique que des affrontements au couteau dans les prisons ont lieu. En lieu et place du poncho traditionnel, ce sont de simple couverture qui le remplace. Le facón est remplacé avec tout objet métallique aiguiser récupéré sur place (morceau de montant de lit, brosse à dents et lame de rasoir...).

 

Entre les murs des prisons il est également possible de s’entraîner à l’abri du regard des surveillants. Pour s'entraîner, ils utilisent un morceau de manche à balai court, simulant un couteau, avec lequel ils effectuent des combats de courte durée, bien qu'il soit plus courant de se battre à mains nues.

 

Au-delà d’un ancien détenu qui peut initier un débutant à l’art de l’escrime, l’apprentissage est principalement basé sur l’expérience et la transmission orale. Cette discipline légitimée chez le criminel et les condamnés est évidemment interdite par la loi, mais est malheureusement monnaie courante entre les murs.


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