01/01/2025
La violence des jeunes, en particulier les crimes au couteau, est un problème sociétal récurent, notamment au Royaume-Uni, qui cristallise toute l'attention des chercheurs.
Ce phénomène affecte directement et indirectement les jeunes et leurs familles, avec un impact marqué sur les communautés ethniques minoritaires (BAME).
La culture du couteau chez les jeunes n'existe pas. Il s'agit d'une problématique sociale plus
profonde.
Les initiatives telles que l'unité de réduction de la violence du maire de Londres et la stratégie du bureau du maire pour la police et la criminalité (MOPAC) (1) visent à aborder cette
problématique par une approche multi-agences impliquant :
De plus, le plan à long terme du NHS (2) met un accent particulier sur la santé mentale des jeunes pour prévenir les effets à long terme de l'exposition à la violence.
Les statistiques révèlent une augmentation alarmante des crimes au couteau (4), avec une surreprésentation notable des jeunes BAME parmi les victimes et les auteurs.
En 2019, 186 jeunes ont perdu la vie à la suite de crimes au couteau, dont environ deux tiers étaient
issus des communautés BAME.
Parallèlement, les admissions hospitalières liées à ce type d’agression ont enregistré une hausse de 8 %, soulignant la gravité de la situation.
Les causes profondes de cette crise incluent des facteurs structurels persistants tels que la pauvreté, le chômage, l'exclusion sociale, le manque d'opportunités économiques et une méfiance
croissante envers les autorités publiques et les institutions judiciaires.
Ces inégalités structurelles, souvent ancrées dans des décennies de désavantages sociaux et économiques, continuent d'alimenter un cycle de violence difficile à briser.
La culture des gangs est identifiée, à tord, comme un moteur central des crimes au couteau, mais d'autres facteurs émergent, notamment la recherche de contrôle et le besoin d'intégration
sociale.
Les jeunes issus de milieux défavorisés et de communautés marginalisées sont plus susceptibles d'être exposés à ces dynamiques, ce qui perpétue le cycle de la violence.
La culture des gangs est une réalité sociale qui nécessite une compréhension approfondie pour être abordée efficacement et n’est qu’un des facteurs sous-jacents.
Elle reflète souvent des problèmes sociaux plus larges tels que :
Deux principales approches dominent : l'approche de la justice pénale (CJA) (3) et l'approche de la santé publique.
Justice pénale (CJA) : historiquement réactive, cette approche met l'accent sur la dissuasion et la punition. Cependant, elle est critiquée pour son inefficacité à réduire les récidives et pour
son manque d'intégration des enjeux de santé mentale.
Santé publique : préventive et multidimensionnelle, cette approche se concentre sur l'intervention à trois niveaux : primaire (prévention), secondaire (réponses immédiates) et tertiaire
(réhabilitation).
Elle mobilise divers acteurs, notamment les travailleurs sociaux, les enseignants, les policiers et les membres des communautés locales.
L'intégration des deux approches est considérée comme une stratégie prometteuse pour lutter contre la criminalité aux couteaux et ses impacts sur la santé mentale.
Cependant, les jeunes BAME continuent de subir une sur-criminalisation persistante, des contrôles policiers disproportionnés souvent perçus comme arbitraires et une discrimination systémique
profondément enracinée.
Ces facteurs ne se limitent pas seulement à des interactions négatives avec les forces de l'ordre, mais s'étendent également aux systèmes judiciaire, éducatif et de santé.
Cette situation alimente une méfiance généralisée envers les institutions publiques, y compris les services de santé mentale, ce qui limite considérablement l'accès et l'engagement des jeunes
BAME avec ces services.
Pour surmonter ces obstacles, une collaboration interdisciplinaire et une sensibilisation culturelle accrue sont nécessaires afin d'établir une relation de confiance durable et d'assurer une
meilleure prise en charge des besoins spécifiques de cette population vulnérable.
Les réformes policières introduites pour promouvoir l'utilisation équitable des pouvoirs d'interpellation et de fouille ont eu un impact limité.
Malgré une légère baisse globale des interpellations, les inégalités persistent, en particulier dans les communautés BAME, où les jeunes continuent d'être soumis à des contrôles
disproportionnés.
Ces pratiques contribuent à renforcer la méfiance envers les forces de l'ordre et à perpétuer un cycle de marginalisation.
Une approche plus holistique est nécessaire, intégrant non seulement des réformes policières mais aussi des programmes éducatifs, un meilleur accès aux services de santé mentale et des
initiatives communautaires ciblées.
Cette approche doit prendre en compte les réalités structurelles et socio-économiques spécifiques aux jeunes BAME pour offrir des solutions durables et inclusives.
Il est nécessaire d'approfondir la compréhension des dynamiques complexes entre la violence des jeunes, la violence au couteau et la santé mentale au sein des communautés BAME.
Cela nécessite des ressources accrues, une collaboration intersectorielle renforcée et une sensibilisation culturelle pour garantir des interventions adaptées et efficaces.
La motivation de protection et les campagnes contre les couteaux Entre 2015 et 2017, les crimes commis aux couteaux au Royaume-Uni ont connu une forte augmentation...
Le jeu au couteau en Italie : la cicciata Peut-être cruel par endroits, mais fascinant par sa nature sauvage...
Sources :
(1) https://www.london.gov.uk/programmes-strategies/mayors-office-policing-and-crime-mopac
(2) https://digital.nhs.uk/data-and-information/publications/statistical/health-survey-for-england/2019
(3) https://en.wikipedia.org/wiki/Criminal_Justice_Act_2003
(4) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38439519/