29/09/2020

Le nombre de citoyens qui peuvent se promener dans la rue avec un couteau dans la poche n’est pas quantifiable tellement, il est important. L’immense majorité ne s’en servira sûrement jamais, car cet objet reste à la base pour l’humain, un outil. « Il est prouvé que lors d’agressions réelles, la victime n’a aperçu l’arme que dans 20 % des cas » (2).

Face à ce genre d’affirmation sans preuves et sans sources, de nombreuses questions se posent sur le niveau de la self-défense hexagonale.

Après des années de recherche spécifique, comment est il possible pour le commun des mortels qu’il ne soit pas possible d’avoir accès à ce genre de statistiques ? C’est peut-être qu’elle n’existe tout simplement pas.

Pour peu que vous rajoutiez un argument d’autorité, cette tentation rhétorique involontaire ou non (3), l’affaire est close. L’interprétation de l’humain qui va lire ces affirmations s’en trouvera totalement biaisé. Retour à la case départ !

Il y a trois types d’agressions au couteau :

• l’embuscade ;

• la menace ;

• l’attaque.

La formation spécifique ne peut donc s’axer que sur la menace et l’attaque. L’embuscade étant par nature imparable.

   
L’attaque au couteau est d’une vélocité foudroyante. Elle est conçue pour être silencieuse et pour tuer. Il faut de ce fait forcément que la réponse soit aussi agressive et basée uniquement sur la survie. Malheureusement l’enseignement du dogme de « la parade contre attaque/riposte simultanée », comme l’unique solution dans la conduite à tenir face à un couteau, continu de faire son chemin. Certains vont même jusqu’à affirmer que « ce sera la seule et unique possibilité d’avoir une chance de s’en sortir. ». Sauf qu’entre l’état de sidération ou l’effet tunnel...

Et toutes les conséquences métaboliques qui accompagnent ces quelques secondes, il est totalement impossible pour la majorité des citoyens non affûté au combat que nous sommes, de reproduire des gestes précis de façon simultanée (Voir Self-défense techniques ? Dans la rubrique Self-défense et agression).

Absolument, toutes les victimes subissent ces effets. Ils sont générés par la nature même de notre cerveau et des millions d’années de sélection génétiques. Vouloir tenter de lutter contre n’est que croyance et légende

L’écrit est le meilleur moyen de transmission du savoir depuis la nuit des temps. Sauf qu’en matière de pratique, face à un couteau, la transmission orale et physique reste également les moyens séculaires. Tous les animaux sur terre les utilisent sous une certaine forme.

Conduite à tenir :

• la fuite n’est qu’un moyen et pas le meilleur ;

• la meilleure réponse est l’évitement ;

• si l’on a la chance de discerner le couteau et qu’il n’y a plus d’autre moyen que celui de survivre, il faut intimement se persuader jusqu’au plus profond de son âme, que l’on va voir la couleur de son propre sang ;

• la conservation de la distance est la clef de la survie ;

• arriver à contrer ce comportement naturel généré par la peur qui est de tomber au sol. Sinon ce sont de graves blessures ou la mort assuré qui sont au bout du chemin ;

• venir s’entraîner dans une école spécialisée. 

Sources :

(1) « La loi de Hick est utilisée dans le domaine de l'interaction homme-machine pour prédéterminer le temps moyen d'un utilisateur à faire un choix selon le nombre de possibilités qui lui sont proposées. Très utile dans le domaine de l'usabilité, cette loi précise que plus l'utilisateur à de choix et plus il lui faudra de temps pour prendre une décision. »
http://glossaire.infowebmaster.fr/loi-hick/
(2) Robert Paturel
(3) https://menace-theoriste.fr/largument-dautorite/
Photo de Mohamed Almari provenant de Pexels