01/11/2019

Comment défendre en cas d'attaque au couteau

Comment défendre en cas d'attaque au couteau

Comment se défendre ? « En cas d’attaque au couteau, il faut rester calme, prudent et se défendre si cela s'avère nécessaire. » Nous voilà bien avancés !

 

Comment est-il encore possible d'avoir l'irresponsabilité morale d’écrire ce genre d’inepties ? Si ce n’est l’appât du gain, il ne semble pas qu’il puisse y avoir d’autres explications.

 

Ce genre de sujet est bien trop grave et sérieux pour être traité par des médias grand public qui ont pour unique objectif, celui de vendre. En cas d’attaque au couteau, s’il y a bien une unique certitude, c’est que pratiquement personne ne pourra rester calme.

 

Et que quasiment toutes les attaques avec un couteau qu’il soit possible de visionner sur la plupart des tutos sur YouTube sont irréalistes.

 

La réalité ne proposera pas d'attaques chorégraphiées, pas de grands mouvements larges et, surtout, surtout pas de collaboration avec la victime. Rien de tout ce qu’il est possible de voir en dessin ou en leçons virtuelles ne peut retranscrire un temps soi peu la réalité.

Entre les mains de n’importe qui le couteau est un instrument mortel, silencieux et invisible. Historiquement, cet objet a parcouru un long chemin et le fera encore probablement beaucoup. En diversifiant les matériaux et les techniques avec lesquels il est fabriqué, son marché continuera son développement.

 

Objet indispensable à la survie au départ, symbole de pouvoir, arme... Depuis l'âge de bronze, les évolutions des techniques métallurgiques du couteau ont suivi l’évolution de plus en plus diversifiée et les demandes constante des sociétés humaines.

Le couteau en self-défense est réservé uniquement aux professionnels

L'utilisation du couteau en self-défense pour diverses raisons, à toujours été un sujet tabou (voir diabolisé), réservé uniquement aux professionnels ou militaires. Il est ancré dans l’inconscient collectif que ce ne sont pas des compétences à fournir à quiconque.

 

Soit. Sauf que les faits actuels démontrent que cet objet étant à la portée de tous, il serait peut-être temps de faire évoluer les mentalités et d’expliquer de façon approfondie les tenants et aboutissants de cette arme redoutable aux citoyens soucieux de s’en protéger.

 

Comment se défendre en cas d'attaque au couteau et survivre face à une personne déterminée tenant dans ses mains cet objet, est telle, qu’une spécialisation est nécessaire. De très nombreuses autres cultures (pays de l’est, Asie…) agissent de la sorte depuis des générations, sans conséquences particulières.

Quand l’effet gourou (1) et le bullshit (2) s’entremêlent : le « méchant » prend la pose avec le couteau bien visible, le visage belliqueux et attaque avec des mouvements ouverts, lents et bien visibles. Le « gentil », c’est-à-dire l’instructeur de service, vêtu de son habit de lumière, se tient prêt et prend également la posture prescrite par l’art martial qu’il pratique, en attente d’être attaqué.

 

Dès que le « méchant » bouge, le « gentil » réagit dans le temps impartit avec une « technique » qui, comme par enchantement met instantanément KO le « méchant » ou, au contraire, est si efficace qu'elle arrête suffisamment longtemps pour pouvoir terminer la défense avec d'autres « techniques ». La probabilité d’efficacité et de reproductibilité est quasi nulle et ne fait que reproduire les mythes et croyances.

 

Comment se défendre et survivre dans le cas d'une attaque au couteau ne peut être enseignée que si, au préalable, vous savez comment vous en servir en combat. C'est-à-dire en mouvement.

La survie contre un couteau à mains nues est indubitablement spécialisée

Le couteau est à la portée de tous et à la possibilité de surgir de façon soudaine dans n’importe quel milieu, dans n’importe quelle situation conflictuelle et pour n’importe quels motifs.

 

Les mythes et croyances ont la peau dure et s’avèrent extrêmement dangereux face à une lame tranchante : « Il faut douter tant que l'on ignore » (3).

 

Il est donc salutaire de rester sceptique. Mais un scepticisme bienveillant, orienté vers les sciences (jusqu’à preuve du contraire) et le bien commun.

 

En essayant toujours de garder cet esprit critique sain, qui ne cherche donc pas à dénigrer qui que ce soit ou n’importe quel école. Le but n'est donc pas d'offenser, mais de diffuser une culture de défense contre le couteau la plus authentique possible.

 

La survie contre un couteau à mains nues est extrême, spécialisée et indubitablement mortelle. Savoir comment défendre en cas d'attaque au couteau et la pratique de l’escrime lame courte sont historiquement et scientifiquement liées dans leur pratique. De nombreux pédagogues utilisent des techniques spectaculaires sans avoir une réelle expérience ou aucune connaissance de l'escrime au couteau.

 

Dans laquelle la connaissance du timing d'entrée, la vitesse, le travail au pied et la puissance, rend extrêmement simple pour n’importe qu’elle jeune pratiquant d’escrime lame courte, la défaite de l’instructeur le plus expérimenté.

 

Si le conflit est inévitable, il faut être prêts à faire quelque chose pour ne pas avoir à subir l’énorme désavantage de ne pas pouvoir et/ou de savoir faire quoi que ce soit. Force est de constater qu’en passant nombre de ces techniques dites de self-défense par le filtre de simples impératifs comme :

  • l’imprévisibilité ;
  • le stress et la peur ;
  • les conséquences physiologiques d’une agression ;
  • la biomécanique ;
  • le temps de réaction ;
  • la vitesse ;
  • la motricité fine ;
  • la reproductibilité des gestes pour un novice ;
  • l’impossibilité d’efficacité dans la réalisation de deux gestes simultanés ;
  • ...

La self-défense et le bloc opératoire

La résultante est plus que douteuse. Pour peu que vous y arriviez, si vous tenter de réaliser ce type de gestes dits de self-défense, dans un contexte réel, préparez-vous plutôt pour le bloc opératoire, car c'est là que vous allez finir. Et exclusivement si vous avez de la chance.

 

La réalité est malheureusement toute autre, et nombre de ces enseignants n’ont pas réellement étudié en quoi consiste une véritable attaque au couteau. Ils vendent par conséquent à leurs élèves les mêmes choses que celles qu'ils ont apprises d'autres personnes, sans aucune remise en question.

Expérience accessible à tous pratiquants : équipez-vous au préalable de tous les moyens de protection nécessaire (casque, avant bras, mains…). Le « défenseur » porte un tee-shirt blanc et « l’attaquant » se dote d’un marqueur rouge qui fera office de couteau. Afin de tenter de simuler un effet de surprise, le « défenseur » commence l’exercice les yeux fermés et c’est « l’attaquant » qui donne le signal de départ. Dans un temps impartis de dix secondes, avec un nombre de coups inconnus, des angles d’attaque inconnu…

 

Ensuite, comptez le nombre de lignes et de points sur le tee-shirt, correspondant respectivement aux coupures et aux perforations, ainsi que leur position (gorge, viscères ...), afin de constater la probabilité de survie de ces techniques Youtube.

Introduction au combat

« Ne combattez jamais le couteau, mais essayez de survivre contre celui-ci ». Cette introduction au combat n’a pour objectif unique que d’être didactique (4). La mise en application ne doit se pratiquer uniquement qu’avec l’encadrement d’une personne qualifié. L'entraînement à la survie au combat en cas d'attaque au couteau implique l'étude et la pratique régulière en mouvement de ces connaissances.

 

La pratique en mouvement, lors de combat systématique à chaque entraînement, est la substantifique moelle d’une école spécialisée dans la survie contre un couteau.

 

Cette connaissance constitue malgré tout le premier bouclier psychologique pour atteindre la défense à mains nues face à un couteau. L’affrontement d’un couteau est un combat de quelques secondes entre l’engagement de l’arme et la conclusion de la lutte.

 

Après quoi, l’un des deux combattants sera dans une position d’avantage ou de désavantage pour vaincre dans la deuxième partie de l’affrontement. Les coupures, en plus des dommages physiques, mèneront à une destruction psychique plus grande et plus rapide d’un des deux adversaires. Lors d’un véritable affrontement, la préparation physique prend bien évidemment tout son sens.

 

Un corps tonique et souple rendra les mouvements fluides, rapide et puissants et augmentera la probabilité de survie. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Un physique à toute épreuve ne remplacera jamais ce minimum de connaissances :

  • les erreurs typiques des néophytes en combat ;
  • l’aspect psychologique du combat au couteau ;
  • le combat au couteau contre couteau ;
  • les limites de la survie à mains nues contre un couteau ;
  • les points invalidants ;
  • l’inlassable entraînement des distances de combat ;
  • le travail au pied ;
  • les angles fondamentaux ;
  • les coups et coupes ;
  • les fentes ;
  • les sorties dans le temps ;
  • le combat ;

L’imprévisibilité et les croyances

Si ce n’est au préalable s’entraîner au mieux et sans croyances. Que faire pour rester en vie face à l’inéluctable imprévisibilité de l’apparition d’un couteau ? Il ne faut jamais oublier qu’il n’y a pas de techniques de self-défense à mains nues à proprement parlé contre le couteau, mais des tactiques pour ne pas se faire toucher dans les zones vitales. Afin que cela puisse être efficace, nous ne nous défendons pas, mais nous essayons de survivre.

 

S'il y a une phase de pré-agression et de confrontation verbale, il faut  toujours faire en sorte de savoir ou sont les mains : si elles s'approchent de son corps, en particulier de ses poches ou si elles vont dans son dos, il n’y a pas à attendre de comprendre ce qu'il veut, donnez-vous la fraction de seconde nécessaire pour vous échapper le plus rapidement possible.

 

Il n’est pas possible de fuir ? Ramassez tout objet qui peut créer une distance avec l’attaquant : une chaise, un parapluie, une veste... Ou tout autres objets mobilier fixe autour de vous : table, poteau, voiture...

 

Et essayez de tenir cette distance en criant pour attirer l’attention. Il ne se passe rien ? Alors vous avez un très gros problème. Préparez-vous à utiliser les seules choses qui restent à disposition, les membres du corps. Ce qui n’est jamais bon signe. 

De ce fait, que faire dans ce genre de situation. Bien évidemment, pour savoir comment se défendre en cas d'attaque au couteau, il faut participer régulièrement aux entraînements spécifiques consacrés à ce sujet.

 

Par écrit sur Internet, ce n'est surtout pas l'endroit pour partager cette connaissance. Ce serait irresponsable, et même extrêmement dangereux.

 

De plus, comme mentionné ci-dessus, cela ne correspondrait plus qu’à des astuces soumises à interprétations et de la pure théorie. Ce savoir, savoir faire, savoir être doit être pratiquées de manière encadrées, répétées et surtout sous contrainte, afin qu’il puisse offrir l’opportunité de survivre le jour J, à l’instant T.


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Lors d’une attaque au couteau, le temps de réaction est de la plus haute importance. Du coup que faire ? ...

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Durant toute l’histoire de l’escrime et du combat avec arme, le maître d’armes a toujours été un expert du maniement à des fins utilitaires, opérationnelles ou réelles... Escrime lame courte : la reconnaissance


Sources :

(1) http://www.dan.sperber.fr/wp-content/uploads/2009/10/EffetGourou.pdf
(2) https://www.rts.ch/info/sciences-tech/9433771-qu-est-ce-que-le-bullshit-le-concept-a-l-origine-de-la-post-verite-.html
(3) Mirabeau. Sur Moses Mendelssohn, Introduction (1787)
(4) Qui vise à instruire. https://www.cnrtl.fr/definition/didactique