10/10/2024
Les informations sur le suivi à long terme des blessures par arme blanche et par balle en France sont peu documentées dans la littérature scientifique.
L'objectif principal de cette étude (1) était d'examiner le suivi médical des victimes de traumatismes pénétrants comme des agressions au couteau et d'évaluer les complications à long terme.
Réalisée à l'hôpital militaire de Laveran (2), à Marseille, entre janvier 2007 et janvier 2017, cette étude a identifié tous les patients admis pour des blessures par balle ou au couteau via une recherche dans les bases de données hospitalières.
Elle a analysé les données épidémiologiques, la gestion hospitalière, ainsi que les conséquences à long terme, notamment les handicaps persistants.
Pour compléter les données, le suivi extra-hospitalier a été effectué en contactant les médecins généralistes par téléphone.
Au cours de ces appels, neuf questions fermées ont été posées pour évaluer la dernière consultation, le suivi effectué, les éventuelles conséquences des traumatismes, ainsi que la réapparition des symptômes liés aux blessures.
Un total de 165 patients a été inclus. La durée médiane du suivi hospitalier était de 28 jours, avec 101 patients (61,2 %) qui ont respecté leur consultation à un mois.
Les généralistes ont assuré le suivi de 76 patients (55,2 %), avec une moyenne de suivi de 47 mois. Cependant, 14,5 % des patients ont été complètement perdus de vue après
l'hospitalisation.
Le suivi global a révélé que 32,7 % des patients souffraient de séquelles à long terme :
Les facteurs les plus liés aux conséquences à long terme incluent la gravité des blessures par armes blanches ou par armes à feu, l'âge avancé des patients et les blessures par balle.
Cette étude, bien que préliminaire, a mis en lumière le manque de recherches approfondies en France sur ce sujet.
Elle souligne qu'un tiers des patients souffrent de troubles persistants physiques ou psychiatriques, et qu'il existe un taux de récidive de 10 %.
L'étude a également révélé que le suivi hospitalier seul n'est pas suffisant pour diagnostiquer les troubles psychologiques.
Cela montre la nécessité de renforcer les réseaux de soins pour ces patients et de sensibiliser le personnel médical et paramédical aux conséquences à long terme.
Une prise en charge plus globale et coordonnée s'impose pour améliorer les soins et le suivi de ces victimes.
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Sources :
(1) Evaluation of follow-up and long-term outcomes of gunshot and stab wounds in a French civilian population
Julie Fournier, Laure Salou-Regis, Ghislain Pauleau, Géraldine Goin, Bruno de La Villeon, and Yvain Goudardb,
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9252929/
(2) https://hialaveran.sante.defense.gouv.fr/