19/01/2025
Les conflits tribaux en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont connu une escalade significative de la violence, marquée par le remplacement des armes blanches traditionnelles, telles que les arcs et les
flèches, par des fusils d'assaut et des drones.
Cette évolution a entraîné une augmentation du nombre de victimes.
Par exemple, dans la nuit du 17 au 18 février 2024, une embuscade près de Wabag, à environ 600 kilomètres au nord-ouest de Port Moresby, a causé la mort de plus de cinquante personnes (1).
Malgré l'escalade de la violence, les fractures ouvertes et les blessures à l’arme blanche dans ce pays, représentent un sous-groupe restreint, mais significatif dans la prise en charge des traumatismes crâniens.
Cette étude (2) visait à examiner la prise en charge et les résultats des fractures ouvertes enfoncées et pénétrantes du crâne à l’hôpital général de Port Moresby (3), en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Les plaies ouvertes à la tête associées à des fractures de l’os crânien présentent un risque élevé de lésions cérébrales graves et un risque accru d’infections.
Le traitement de ces blessures consiste à réparer la membrane protectrice du cerveau endommagée (4) et à éliminer toute source d’infection.
Les blessures causées par des balles posent des défis particuliers et sont associées à un taux de mortalité élevé.
Sur une période de trois ans, entre 2003 et 2005, l’unité de neurochirurgie de cet hôpital a traité 340 cas de traumatismes crâniens.
Parmi ceux-ci, 46 cas (14 %) concernaient des fractures ouvertes enfoncées ou pénétrantes du crâne, incluant 42 hommes et 4 femmes.
Les armes les plus couramment utilisées étaient des objets contondants tels que :
Les blessures par arme à feu étaient responsables de 4 des 7 décès enregistrés.
Toutes les blessures par arme à feu étaient liées à des vols à main armée, tandis que les blessures causées par des objets contondants, des couteaux et des haches provenaient de violences
interpersonnelles.
Les deux blessures par flèche étaient le résultat d’affrontements ethniques en milieu urbain.
Sur les sept décès recensés, quatre étaient dus à des blessures par balle, et un décès était attribué respectivement à une flèche, une hache et un objet contondant.
Quatre décès étaient causés par des lésions cérébrales primaires, tandis que trois étaient liés à des infections.
L’utilisation accrue d’objets contondants, d’armes à feu et de flèches, combinée à une montée de la violence urbaine, est à l’origine de la majorité de ces blessures.
Le pronostic des patients admis conscients était favorable, grâce à un débridement rapide des plaies, une élévation des fractures et l’élimination des fragments si nécessaire.
En revanche, le taux de mortalité était élevé chez les patients admis dans le coma, indiquant la gravité des lésions cérébrales sous-jacentes.
Sources :
(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/20/en-papouasie-nouvelle-guinee-fusils-d-assaut-et-drones-ont-remplace-les-arcs-et-les-fleches_6217546_3210.html
(2) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19354013/
(3) https://vfmatch.org/explore/facilities/604fddaa8ed7f30082f106bf
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Dure-m%C3%A8re