19/03/2025

Fréquence du port et utilisation d'armes tranchantes dans le monde

Fréquence du port et utilisation d'armes tranchantes dans le monde

Les armes tranchantes comptent parmi les outils les plus anciens et les plus largement disponibles à l'échelle mondiale.


Leur prévalence est souvent corrélée à :

  • Des législations restrictives sur les armes à feu. Dans certains pays d’Europe ou au Japon, les couteaux dominent les statistiques sur les crimes violents.
  • Les pratiques culturelles ou religieuses (poignards traditionnels portés en Inde).
  • L'utilisation agricole ou utilitaire (par exemple, les machettes en zone rurale).

Les armes tranchantes représentent environ 22 % des homicides dans le monde, juste derrière les armes à feu (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, 2023).

La question du port et de l'utilisation de ces moyens de défense et d’agression constituera toujours un problème de santé publique qui transcendera les frontières planétaires tant que la pauvreté ne sera pas réglée.

État des Lieux et tendances régionales sur le port et le transport

Europe : la plupart des pays interdisent le port et le transport sans « raison valable » (par exemple le travail).

  • Royaume-Uni : ce type de crime constitue un problème majeur, notamment en zone urbaine (par exemple, Londres a enregistré environ 12 786 infractions à l’arme blanche en 2022). Les « couteaux zombies » et les machettes sont de plus en plus visés par les interdictions.
  • Scandinavie : les couteaux de chasse et de camping sont courants, mais réglementés.

Criminalité : les armes blanches sont impliquées dans environ 40 % des homicides dans l’UE (contre 13 % pour les armes à feu).

Amérique du Nord :

  • États-Unis : les couteaux sont légaux dans la plupart des États (les restrictions de taille varient.). Le port d’armes tranchantes est courant pour des raisons utilitaires, mais rarement pour se défendre.

Elles sont impliquées dans environ 10 % des homicides (contre 79 % pour les armes à feu).

  • Canada : les lois sont strictes sur le port et le transport (exemple interdiction des couteaux à cran d’arrêt).

Les couteaux sont liés à environ 30 % des crimes violents.

Amérique latine et caraïbes :

  • Les machettes : elles sont omniprésentes dans les zones rurales pour l’agriculture, mais également utilisées lors de conflits.

Cette arme contondante est impliqué dans environ 35 % des homicides en Amérique centrale (Banque mondiale, 2022), souvent en raison d’un accès limité aux armes à feu.

Les symboles culturels du tranchant

Moyen-Orient et Afrique du Nord :

  • Yémen : la Jambiya (dague incurvée) est un symbole de statut social porté par les hommes (12).
  • Oman/Arabie saoudite : les couteaux traditionnels (khanjars) font partie des tenues de cérémonie.
  • Inde/Pakistan : tous types de couteaux et les Kirpans (poignards de cérémonie Sikhs) sont culturellement acceptés, mais leur utilisation en public est réglementée et sont souvent émoussés. (13).
  • Masaï (Afrique de l’Est) : les guerriers portent des lances Sime comme symboles culturels.
  • Dagues écossaises : le Sgian Dubh, poignard de cérémonie est porté avec le kilt lors d’événements officiels.

Les facteurs psychologiques et sociaux sont connus

Les facteurs qui contribuent à la violence par armes blanches au Royaume-Uni sont multiples, complexes mais connus.
Des recherches récentes décrivent cette montée de violence comme résultant d'une « interaction complexe de facteurs sociaux, économiques, de santé mentale et politiques » [5] .

Cette complexité nécessite des approches d'intervention interdisciplinaires urgentes, intégrant à la fois des perspectives de justice et de santé publique.

La situation des crimes en Australie et en Océanie

En Australie, les statistiques révèlent une préférence marquée des criminels dans le contexte des vols à main armée.
Les couteaux sont utilisés dans ces crimes à une fréquence deux à trois fois supérieure à celle des armes à feu [6] .


Cette prédominance marque une différence notable avec l'Amérique du Nord, où les armes à feu sont impliquées dans 60 à 65 % des vols à main armée, contre moins de 30 % en Australie.

Cette disparité souligne l'importance d'analyser le contexte spécifique de chaque région pour comprendre les dynamiques de leur utilisation.

 

En Australie, la définition même de ce qui constitue un couteau s'avère complexe d'un point de vue juridique, comme le souligne la Weapons Prohibition Act 1998 de Nouvelle-Galles du Sud [6].

Le port d'armes en milieu scolaire chez les jeunes

Le phénomène du port d'armes est particulièrement préoccupant en milieu scolaire. Des études menées en Colombie ont examiné la prévalence et les facteurs associés au port d'armes chez les élèves du secondaire [7].

De même, en Indonésie, plusieurs cas d'utilisation abusive par des enfants ont été documentés, notamment dans des établissements scolaires comme à Bandar Lampung [8].

Aux États-Unis, des recherches ont révélé une proportion inquiétante de jeunes déclarant porter une arme :

  • 14,0 % des jeunes hétérosexuels.
  • 21,8 % des homosexuels/lesbiennes.
  • 18,5 % des bisexuels.
  • Et 17,4 % des jeunes « incertains » de leur orientation sexuelle ont rapporté avoir porté une arme au cours des 30 jours précédant l'enquête [9] .

Cette étude met en évidence non seulement la prévalence générale, mais aussi les disparités selon l'orientation sexuelle, suggérant que certains groupes peuvent recourir au port d'armes comme mécanisme de protection face à des expériences d'intimidation ou d'insécurité.

Expériences d'intimidation et port d'armes

Les recherches indiquent une corrélation significative entre les expériences d'intimidation, le sentiment d'insécurité et le port d'armes.

Les jeunes qui ne vont pas à l'école :

  • Par crainte pour leur sécurité.
  • Qui ont été menacés avec une arme au cours de l'année précédente.
  • Ou qui ont été impliqués dans des bagarres physiques présentent une probabilité accrue de porter une arme [9].

Cette corrélation souligne l'importance d'aborder les facteurs sous-jacents d'insécurité à la racine pour prévenir le recours à ce type de comportement.

Mesures de prévention et formation aux premiers secours

Face à cette problématique mondiale, diverses approches préventives et interventionnelles ont été développées.

Au Royaume-Uni, l'organisation caritative StreetDoctors propose des sessions de formation aux premiers secours et au contrôle des hémorragies aux jeunes à risque, dans le but de réduire la mortalité et la morbidité liées aux crimes violents [1].

Cette initiative, qui a connu une expansion significative depuis 2008, illustre l'importance d'une approche de santé publique dans la prévention de la violence par armes blanches.

En Indonésie, les autorités ont adopté une double approche pour lutter contre l'utilisation abusive d'armes blanches par les mineurs : des mesures préventives (prévention) comprenant des actions de sensibilisation en ligne et hors ligne, et des mesures répressives (traitement) conformes à la législation sur le système de justice pénale pour enfants [10].

Tensions entre les modèles d'intervention

Une tension persiste entre deux approches principales dans la lutte contre ce type de violence :

  • D'une part, l'approche traditionnelle basée sur le système de justice pénale, privilégiant la dissuasion et la punition.
  • Et d'autre part, un modèle préventif plus libéral se concentrant sur la santé mentale des adolescents [5].

Les recherches indiquent qu'aucune de ces interventions n'a été particulièrement efficace à ce jour, soulignant la nécessité d'approches intégrées et multidisciplinaires.

Conclusion

Les armes tranchantes sont plus courantes dans :

  • Les régions où la législation sur les armes à feu est restrictive.
  • Les cultures ayant des liens historiques et traditionnels.
  • Les zones rurales où les machettes et les couteaux sont des outils quotidiens.

Bien que leur létalité soit inférieure à celle des armes à feu, elles demeurent un facteur persistant de criminalité, d’autodéfense dans le monde entier.


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