15/03/2025

Les lésions vasculaires, particulièrement celles touchant les artères, conduisent généralement à une incapacité et une mort plus rapides que les lésions veineuses.

Un cas documenté a montré qu'un individu avec des blessures aux deux veines jugulaires et à la trachée a pu maintenir une activité physique pendant au moins 4 minutes après la dernière blessure, avec une survie totale d'au moins 6 minutes (2).

Ce cas démontre que même des blessures graves au cou peuvent permettre plusieurs minutes d'activité consciente.

Les blessures aux voies respiratoires ne sont pas immédiatement mortelles et n'entraînent pas d'incapacité immédiate, comme le prouve le même cas cité précédemment (2).

Survie immédiate (minutes) :

• Dans les cas de blessures cardiaques sévères, la survie sans intervention médicale peut être extrêmement limitée. Les études indiquent que les patients qui subissent un arrêt cardiaque suite à un traumatisme pénétrant et qui se trouvent à plus de 10 minutes d'une thoracotomie en salle d'urgence ont très peu de chances de survie (3).

Des marqueurs biologiques spécifiques permettent d'estimer le temps écoulé après une blessure (4).

Survie à court terme (heures) :

• Les études sur les biomarqueurs montrent des changements significatifs dans les blessures cutanées humaines avec un temps de survie de 1 à 6 heures (5) . Ces marqueurs peuvent aider à déterminer le moment du décès dans un contexte médico-légal.

Survie à long terme (jours et au-delà) :

• Des cas remarquables de survie à long terme après des blessures graves par arme blanche ont été documentés. Un cas en 1949 décrit un patient ayant survécu 30 jours après une blessure au cœur qui avait nécessité une réanimation par massage cardiaque (6).

Un autre cas récent rapporte une femme de 39 ans qui a survécu à une blessure profonde du ventricule droit.

Fait notable, elle a pu courir pour chercher de l'aide immédiatement après avoir été poignardée, a bénéficié d'une chirurgie cardiaque d'urgence et a été libérée de l'hôpital sept jours plus tard sans complications (7).

Le facteur temporel de l’intervention est également crucial pour la survie après avoir été poignardé. Un cas documenté décrit un homme de 28 ans avec une blessure au thorax causant un état de compression du cœur qui a survécu après avoir été opéré dans les 45 minutes suivant la blessure (8).

La thoracotomie préhospitalière (incision chirurgicale de la paroi thoracique) (11), bien que controversée, peut sauver des vies dans certaines circonstances spécifiques. Une étude sur 39 thoracotomies a montré un taux de survie de 10 %, avec quatre patients survivants.

Les facteurs associés à la survie incluaient une blessure par arme blanche, une blessure cardiaque unique, une tamponnade cardiaque, et la perte de pouls en présence d'un médecin expérimenté (3).

Les avancées médicales ont singulièrement amélioré les chances de survie après des agressions par arme blanche.

Une recherche récente suggère que l'amélioration des traitements médicaux pourrait expliquer la diminution des décès impliquant une seule blessure par arme blanche (9).

Cette observation témoigne des progrès significatifs dans la prise en charge des victimes qui se sont fait poignarder.

Type d'arme et mécanisme de blessure :

• Le mécanisme exact du coup influence considérablement le pronostic. Les blessures par arme blanche ont généralement un meilleur pronostic que les blessures par balle, avec des taux de survie globaux de 65 %, mais varie selon le type d'arme (80 % pour les blessures par arme blanche contre 47 % pour les blessures par balle) (1).

État de la victime à l'admission :

• L'état de la victime à l'arrivée aux urgences est un facteur pronostique majeur. Une étude a montré que les patients qui arrivent avec des signes vitaux ont un taux de survie de 62,2 %, tandis que ceux qui arrivent sans signes vitaux n’ont qu’un taux de survie inférieur à 1 % (10). Cette différence souligne l'importance critique du maintien de la circulation sanguine par les gestes de premier secours.

• Âge et état de santé préalable :

Bien que les données spécifiques sur l'impact de l'âge et de l'état de santé préexistant soient limitées dans les résultats fournis, ces facteurs influencent communément la capacité du corps à résister au traumatisme et affectent donc les temps de survie.

La durée de survie après s'être fait poignardé ou blessé par arme blanche varie considérablement en fonction de multiples facteurs, principalement la localisation anatomique, les structures touchées et la rapidité de l'intervention médicale.

Les données scientifiques montrent qu'une personne peut survivre de quelques minutes à plusieurs heures selon ces facteurs.

Sources :

(1) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10231214/
(2) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32003905/
(3) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11303162/
(4) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/6720100/
(5) https://www.semanticscholar.org/paper/723944ad6caa759f399462324a6c889689cc8a44
(6) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15392737/
(7) https://www.semanticscholar.org/paper/06da7edcf2e7045b11ce0a99b9105160caefa386
(8) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10289567/
(9) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32367450/
(10 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8145313/
(11) https://fr.wikipedia.org/wiki/Thoracotomie