05/04/2025
Les homicides sexuels par arme blanche représentent une catégorie particulière de crimes violents, caractérisés par des patterns d'attaque spécifiques et des motivations distinctes.
Cette analyse approfondie vise à éclairer les pratiquants de self-défense sur les caractéristiques de ces agressions, afin :
La distinction entre homicides sexuels et non-sexuels :
Les homicides sexuels se distinguent fondamentalement des homicides non-sexuels par leurs motivations et leurs caractéristiques d'exécution.
Une étude (1) approfondie portant sur 236 cas d'homicides par arme blanche a permis d'identifier 86 cas d'homicides sexuels et 150 cas d'homicides non-sexuels.
Cette distinction repose sur plusieurs critères incluant les motifs de l'agression,
les preuves retrouvées sur la scène de crime, et les caractéristiques des blessures infligées.
Les homicides sexuels résultent généralement de motifs tels que le viol, la jalousie, les relations extraconjugales, la déviance sexuelle, le sadisme sexuel, la paraphilie, ou des relations
émotionnelles perturbées entre la victime et l'agresseur.
Ces crimes présentent fréquemment des preuves d'activité sexuelle sur la scène de crime ou sur le corps de la victime.
Les facteurs motivationnels sous-jacents :
Quatre catégories distinctes de motivations ont été identifiées dans les homicides sexuels :
Dans les contextes de violence interpersonnelle, les motifs sous-jacents incluent souvent la haine, la colère, la jalousie ou la vengeance, exprimés par la pensée : "Si je ne peux pas t'avoir, personne ne pourra".
Les données révèlent une distribution démographique significativement différente entre homicides sexuels et non-sexuels. Dans les homicides sexuels, le ratio homme/femme est de 1:4, avec 79% des victimes étant des femmes.
À l'inverse, dans les homicides non-sexuels, ce ratio s'inverse drastiquement à 14:1, avec 92,6% des victimes étant des hommes.
Concernant l'âge, 66,3% des victimes d'homicides sexuels appartiennent à la tranche des 21-30 ans, alors qu'aucune victime n'est recensée en-dessous de 10 ans ou au-dessus de 50 ans dans cette
catégorie.
Pour les homicides non-sexuels, la distribution est plus étalée, avec une majorité de victimes entre 21 et 40 ans (60% au total).
Dans un contexte géographique différent, une étude tunisienne a révélé une prédominance masculine parmi les victimes d'homicides par arme blanche, avec un ratio de 22:1 (45 hommes pour 2 femmes),
l'âge moyen étant de 32,3 ans.
Cette différence souligne l'importance des facteurs culturels et sociaux dans la distribution des victimes.
Un élément crucial à considérer est la relation préexistante entre la victime et l'agresseur. Dans 90% des cas d'homicides par arme blanche étudiés en Tunisie, l'agresseur était connu de la victime.
Cette donnée corrobore l'hypothèse selon laquelle la majorité des homicides sexuels sont perpétrés par des personnes ayant un lien antérieur avec la victime, qu'il soit intime, familial ou social.
La distribution anatomique des blessures constitue un marqueur distinctif des homicides sexuels.
Dans 100% des cas d'homicides sexuels, la tête et le cou sont affectés, tandis que les organes génitaux sont impliqués dans 30% des cas.
À l'inverse, dans les homicides non-sexuels, le thorax est la zone majoritairement touchée (74,67% des cas), alors que les organes génitaux ne sont jamais affectés.
Cette distribution des blessures n'est pas aléatoire et reflète les motivations sous-jacentes de l'agresseur. L'atteinte systématique de la tête et du cou dans les homicides sexuels peut être
interprétée comme une volonté de contrôle, d'humiliation ou de dépersonnalisation de la victime.
Une caractéristique frappante des homicides sexuels réside dans le nombre considérablement plus élevé de coups portés. Chaque victime d'homicide sexuel présente un minimum de dix plaies par arme blanche, la majorité (67,4%) en présentant entre 21 et 30.
Dans certains cas extrêmes (9,3%), les victimes ont subi entre 41 et 50 coups.
En revanche, aucune victime d'homicide non-sexuel n'a reçu plus de dix coups, la majorité (50,7%) en ayant reçu entre deux et trois, et 17,3% n'ayant subi qu'une seule blessure mortelle.
La morphologie des blessures diffère également. Dans les homicides sexuels, les plaies présentent généralement :
Ces caractéristiques témoignent d'un état émotionnel hautement chargé chez l'agresseur, ainsi que de possibles mouvements de défense de la victime.
Dans 79,2% des homicides par arme blanche étudiés, l'arme utilisée possédait un seul tranchant.
Dans les homicides sexuels spécifiquement, les couteaux de poche (30,2%) et les couteaux de cuisine (22,1%) constituaient les armes privilégiées.
L'étude tunisienne (2) confirme cette tendance, le couteau étant l'arme blanche la plus fréquemment utilisée (90% des cas).
La compréhension des patterns d'homicides sexuels par arme blanche peut permettre d'identifier certains signes précurseurs de violence.
Comme toutes et tous les praticiens de self-défense doivent se sensibiliser au fait que les agresseurs sont fréquemment des personnes connues de la victime, et que les agressions survient
majoritairement dans un contexte de relation intime détériorée.
Face à ces données, plusieurs stratégies défensives peuvent être envisagées :
Pourquoi il est interdit de porter une arme sur soi en France ? Cet interdit, sans autorisation, de porter ou de transporter représente l'aboutissement d'un long récit...
La plus ancienne arme de combat : le bâton ? Cet objet rudimentaire mais redoutablement efficace a traversé les millénaires, passant de simple branche ramassée au hasard à instrument de combat...
Sources :
(1) Dinesh Rao, "A Study of Stab wounds in Sexual Homicides", International Journal of Forensic Science & Pathology, 2014.
https://www.academia.edu/15238270/A_Study_of_Stab_wounds_in_Sexual_Homicides
(2) "Mort criminelle par arme blanche dans la région de Kairouan, Tunisie : Etude rétrospective 2008-2018", NCBI, 2021.