Trafic d'armes vers la France ?

Le trafic d’armes vers la France, quel que soit son pays d’origine, provient sans exception des fabricants légaux. Une arme à feu sort obligatoirement d’une usine de fabrication.

On parle donc d’armes fabriquées par des industriels qui se retrouvent dans les réseaux de trafiquants : le légal produit l’illégal et contribue à aggraver la situation.

Des Balkans à la Belgique, en voyageant par l’Ukraine, l’Italie et la France, les armes illégales circulent en tout point de l’Europe depuis plus de 25 ans. Depuis l'éclatement du bloc soviétique et les conflits des Balkans de la fin des années 1990 l’estimation basse était qu’environ 6 millions d’armes provenant de l’ex-Yougoslavie, 1,3 millions dont environ 300 000 fusils d’assaut de l’Albanie, sans compter les productions hongroise, tchèque, slovaque, polonaise, est-allemande… A minima, 15 millions d’armes à feu pouvaient donc potentiellement circuler illégalement en Europe en 2015 (1).

La libre circulation des personnes et des marchandises dans l’espace Schengen devenant la règle à l’intérieur de cet ensemble territorial en 1993, les contrôles systématiques aux limites des États sont devenu impossibles, puisque les postes de douane ont été désactivés.

Signal de départ qui aura grandement facilité la mise en place de filières illicites jusque dans les cités d’Europe occidentale à partir de la fin de la décennie 1990, lorsque l’expansion des filières du trafic de drogues a provoqué un besoin en armes pour défendre les territoires tenus par les économies clandestines.

De tout temps, l’absence de frontières mêlée à une corruption active ou passive latente, a pour conséquence d’empêcher les contrôles systématiques sur les grands axes routiers alors que la voie routière est toujours celle privilégiée pour les transferts illicites d’armes à feu de moyenne envergure.