05/08/2022
La notion selon laquelle les hommes sont plus violents que les femmes est un dogme bien ancré que cela soit dans l’inconscient collectif ou dans le monde scientifique. Car au vu du prisme des faits de société, dans le monde, les hommes représentent 95 % des auteurs et 79 % des victimes d'homicide (1).
Tous les hommes ne sont pas violents, mais la violence est masculine (5). Cela semble être l'explication la plus commune. Les chiffres et statistiques publiques annoncent et relatent, mais cela ne peut suffire à expliquer les comportements humains.
Car si la violence était uniquement liée à des constructions personnelles, les femmes seraient autant coupables de violences que les hommes.
Si les victimes sont en très grande majorité des femmes, cela serait d’abord en raison de l’éducation que nous transmettrions à nos enfants :
Sauf que, dans les années 1970, les psychologues Eleanor Maccoby et Carol Jacklin (2), de l'Université Stanford, publiaient dans un ouvrage qui a eu un impact notable que les différences entre les sexes étaient faibles pour la plupart des traits psychologiques, sauf pour l'agressivité, où elles sont importantes.
Cette opinion a perduré. Était-elle si vraie que cela ? Les données récentes confirment l'essentiel de leurs résultats, mais révèlent que les femmes peuvent être tout aussi belliqueuses que les hommes.
Les premières études sur la violence chez se sont penchés sur des phénomènes de société visible, les violences conjugales des femmes. Elles ont tenté d’établir une origine neurologique aux comportements violents, « On a cherché une localisation cérébrale spécifique de la violence, en vain, une localisation cérébrale de la violence.
Certes, on sait qu’au niveau endocrinien un taux élevé de testostérone, l’hormone mâle, peut conduire à la violence et que les neuromédiateurs cérébraux, tels que la sérotonine, joue un rôle.» (*). Cependant, aucune explication biologique ne peut expliquer pourquoi les hommes violents le sont uniquement avec leur conjointe intime et, pour la plupart d’entre eux, jamais à l’extérieur de leur foyer.
Un autre angle d’étude se fonde sur la théorie de l’apprentissage social. Selon cette théorie, les comportements violents s’acquièrent par l’observation des autres et se maintiennent s’ils sont valorisés socialement. Lorsqu’un homme a été élevé par un père violent, son organisation intrapsychique a été déstructurée, jusqu’à ce que le recours à la violence fasse partie de son mode de fonctionnement.
Il prendra l’habitude de réagir par la violence à chaque fois qu’il aura besoin de soulager ses tensions internes ou de se mettre en valeur. Par la suite, si ses actes violents ne sont pas réprimés, il n’y a aucune raison qu’ils ne se répète pas, et c’est fondamentalement ce qui arrive.
D’autres approches diverses, comme l’approche sociologique ont tenté en vain d’apporter des réponses définitives. Comme la délinquance chez les filles.
Il a été évoqué que la guerre a évolué en tant que composante du comportement de violence humaine précoce au sein des sociétés de bandes, dans la recherche de nourriture. Une enquête sur l'agression mortelle dans un échantillon de 21 sociétés de bandes mobiles dérivées systématiquement d’un échantillon interculturel standard.
Il a été émis l'hypothèse, sur la base de l'ethnographie des cueilleurs mobiles, que la plupart des événements mortels découleraient de conflits personnels plutôt que d'une agression coalitionnelle contre d'autres groupes (guerre).
Plus de la moitié des différents types agressions mortelles ont été perpétrées par des individus seuls et près des deux tiers résultaient d'accidents, de conflits inter-familiaux, d'exécutions au sein d'un groupe ou de motifs interpersonnels tels que la compétition pour une femme en particulier.
Dans l'ensemble, les résultats suggèrent que la plupart des incidents d'agression mortelle parmi les sociétés de bandes peuvent être classés comme des homicides, quelques autres comme des querelles et une minorité comme des guerres. (3)
Dans le cadre d’une recherche sur l’obéissance à l'autorité avec une victime authentique (4). Il a été demandé à 13 étudiants de premier cycle de sexe masculin et 13 étudiantes de sexe féminin de délivrer 30 chocs électriques gradués à un chiot.
Les chocs extrêmes, ne l’étaient pas en réalité, mais étaient malgré tout étiquetés jusqu'à 450 v afin de créer l’illusion d’une dangerosité. Les niveaux d'obéissance des étudiants ont été évalués en notant le niveau de choc à partir duquel ils ont refusé de se conformer aux instructions.
Malgré les réactions du chiot au choc, 54 % des hommes et 100 % des femmes ont actionné tous les interrupteurs à la demande de l’autorité. La différence entre les sexes, était statistiquement fiable. Ainsi, les étudiants, on obéit aux ordres donnés avec autorité même lorsque la victime était authentique.
La recherche sur la théorie de l'étiquetage est toujours d’actualité, en particulier en ce qui concerne son effet sur les résultats non-criminels critiques ... Intervention policière, impact sur la théorie de l'étiquetage et criminalité
La prise de décision chez les jeunes et la criminalité : influences des conditions stressantes, des états mentaux et physiques défavorables et ... Criminalité et prise de décision chez les jeunes.
Sources :
(2) https://www.jstor.org/stable/1129535
(3) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23869015/
(4) https://psycnet.apa.org/record/1972-24881-001
(*) Hirigoyen, 1998, p. 140
(5) https://img.justifit.fr/DROIT-PENAL/Violence-conjugale-en-France/La-violence-conjugale-en-France.pdf