11/06/2022
La prise de décision chez les jeunes et la criminalité : influences des conditions stressantes, des états mentaux et physiques défavorables et des activités conventionnelles.
Les efforts de recherche pour rendre compte des comportements à risque élevé chez les adolescents sont arrivés à une nouvelle étape passionnante.
Allant au-delà des études en laboratoire sur les différences d'âge dans la perception et le raisonnement du risque, de nouvelles approches se sont concentrées sur l'influence des facteurs sociaux et émotionnels sur la prise de décision des adolescents dans la criminalité.
Les recherches récentes suggérant que la propension à prendre des risques chez les adolescents découle en partie d'un écart de maturation entre le remodelage du système de récompense socio-émotionnel du cerveau au début de l'adolescence et un renforcement graduel et prolongé du système de contrôle cognitif. L'agressivité réactive et les bases de la colère non rien à voir.
La recherche a suggéré qu'à l'adolescence, une période où les individus passent de plus en plus de temps avec leurs pairs, les stimuli liés aux pairs peuvent sensibiliser le système de récompense pour répondre à la valeur de récompense d'un comportement à risque.
Au fur et à mesure que le système de contrôle cognitif mûrit au cours de l'adolescence, les adolescents développent leur capacité à coordonner l'affect et la cognition et à exercer leur autorégulation, même dans des situations émotionnellement stimulantes. Ces capacités se traduisent par une croissance progressive de la capacité à résister à l'influence des pairs. (1)
Cette recherche (2) se concentre sur les sources de la prise de décision des jeunes et examine les voies par lesquelles ces facteurs peuvent affecter le comportement délinquant. À l'aide de données longitudinales d'Add Health, il a été exploré les mécanismes médiateurs reliant plusieurs antécédents de la prise de décision réfléchie et la criminalité.
Il a été constaté que divers facteurs défavorables (c'est-à-dire des conditions familiales et scolaires stressantes, la dépression, des problèmes de sommeil et la surconsommation de boissons sucrées) réduisent la capacité des adolescents à être réfléchis, ce qui conduit à des niveaux plus élevés de comportement criminel.
En revanche, la participation à des activités conventionnelles, c’est-à-dire des passe-temps, des activités religieuses, favorise la réduction la délinquance. Cette recherche appelle à une intégration des perspectives en criminologie, en psychologie cognitive et en neurosciences pour mieux expliquer la relation entre la prise de décision et la criminalité.
Les preuves existantes entourant l'effet de la religion sur le crime sont variées, contestées et peu concluantes, et actuellement aucune réponse convaincante n'existe quant à la relation empirique entre la religion et le crime.
Dans cet article (3), les auteurs abordent cette question controversée avec une méta-analyse de 60 études antérieures basée sur deux questions : quelles sont la direction et l'ampleur de l'effet de la religion sur la criminalité ?
Pourquoi les études précédentes ont-elles varié dans leur estimation de cet effet ? Les résultats de cette méta-analyse montrent que les croyances et les comportements religieux exercent un effet dissuasif modéré sur le comportement criminel des individus.
De plus, les études précédentes ont systématiquement varié dans leur estimation de l'effet de la religion sur la criminalité en raison de différences dans leurs approches conceptuelles et méthodologiques.
Le sommeil, un indicateur clé de la santé, a été liés à une variété d'indicateurs de bien-être, de sorte que les personnes qui en consomment une quantité adéquate éprouvent généralement un plus grand bien-être. De plus, un manque de sommeil a été lié à un large éventail de résultats négatifs sur le développement.
Ce facteur a été largement négligé par les chercheurs intéressés par la délinquance adolescente. Le but de cette recherche (4) était d'explorer la relation entre les heures de sommeil et le comportement délinquant chez les adolescents.
Une série de régressions binomiales négative a montré que les jeunes qui dorment généralement 7 heures ou moins par nuit ont signalé beaucoup plus de délits contre les biens que les jeunes qui dorment les 8 à 10 h recommandées.
De plus, les jeunes qui ont déclaré dormir 5 heures ou moins par nuit ont signalé beaucoup plus de délinquance violente que les jeunes qui ont déclaré dormir le nombre d'heures recommandé par nuit.
Les résultats suggèrent que le sommeil est une dimension importante et négligée du comportement délinquant et que les études axées sur la santé des adolescents devraient étudier plus en détail les effets d'un sommeil insuffisant.
Enfin, les auteurs recommandent que le sommeil et d'autres comportements de santé pertinents soient pris en compte dans le contexte d'approches plus globales de prévention et d'intervention en matière de délinquance.
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Sources :
(1) The Teenage Brain: Peer Influences on Adolescent Decision Making. Dustin Albert, Jason Chein, Laurence SteinbergFirst Published April 16, 2013
https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0963721412471347
(2) Youth Decision-Making and Crime: Influences of Stressful Conditions, Adverse Mental and Physical States, and Conventional Activities. Anastasiia Timmer, Olena Antonaccio, Michael T. French, Ekaterina V. Botchkovar
https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/00111287221102057
(3) “If You Love Me, Keep My Commandments”: A Meta-Analysis of the Effect of Religion on Crime. COLIN J. BAIER, BRADLEY R. E. WRIGHT.
(4) Sleep and Delinquency: Does the Amount of Sleep Matter ? Samantha S. Clinkinbeard, Pete Simi, Mary K. Evans & Amy L. Anderson.