28/02/2025
Les homicides à coups de couteau, lorsqu'ils sont associés à des agressions sexuelles, révèlent une complexité mêlant violence interpersonnelle, pulsions déviantes et motivations
émotionnelles.
L’étude menée à Bangalore (1), basée sur l’analyse de 236 victimes sur une période de six ans, permet de distinguer deux catégories principales de crimes : les homicides sexuels et les homicides
non-sexuels.
Cette différenciation repose sur divers paramètres, notamment :
Cela offre un éclairage sur les statistiques des coups de couteau et les motivations sous-jacentes de ces meurtriers.
Les homicides liés à des agressions sexuelles se déclenchent dans des contextes variés.
Dans certains cas, les meurtres résultent de conflits intenses, souvent exacerbés par la jalousie, la vengeance ou la haine.
Ces situations peuvent impliquer des membres de la même famille (cas d’inceste) ou des personnes proches (amis ou couples) et se caractérisent par une dépersonnalisation de la victime.
L’idée sous-jacente est parfois celle du « si je ne peux pas t’avoir, personne ne le pourra », traduisant une violence émotionnelle profonde.
D’autres cas relèvent de pulsions incontrôlées, qualifiées de « meurtre par pulsion » ou de meurtres psychotiques.
Ici, le geste n’est pas toujours prémédité, et l’agresseur, souvent décrit comme ayant une orientation sexuellement sadique, inflige des mutilations corporelles importantes.
La souffrance physique et psychologique infligée à la victime est perçue comme une source d’excitation.
Les tueurs en série, pouvant être classés en psychotiques ou en psychopathes selon leur profil, utilisent fréquemment le coup de couteau multiple.
Dans ces cas, le schéma d’attaque est souvent distinctif, avec une distribution particulière des coups de couteau sur le corps, ce qui témoigne d’une volonté de marquer la victime de façon
répétitive et symbolique.
Ces différentes motivations révèlent que, même s’il existe une catégorie de comportements déviants et sadomasochistes, la majorité des homicides sexuels surviennent dans un contexte émotionnel
complexe, non exclusivement réductible à une paraphilie.
Sexe et âge : près de 80 %, des victimes sont des femmes, majoritairement âgées de 21 à 30 ans. Aucun cas n’a été observé chez des enfants de moins de 10 ans ou chez des personnes de plus de 50
ans, ce qui suggère une cible spécifique dans un contexte de violence sexuelle.
Contexte relationnel : dans ces cas, des éléments tels que la présence de preuves d’activité sexuelle sur la scène ou sur le corps de la victime viennent confirmer la dimension sexuelle du crime.
Sexe et âge : la quasi-totalité des victimes sont des hommes (92,6 %), avec une répartition qui s’étend sur plusieurs tranches d’âge, bien que les groupes 21-30 ans et 31-40 ans soient les plus
représentés.
Caractère de l’acte : ces homicides aux couteaux semblent répondre davantage à une dynamique de conflit ou de vengeance, avec des blessures précises et moins multiples.
Chez les victimes d’homicides sexuels, chaque cas présentait au moins dix coups de couteau, certains atteignant jusqu’à 41 à 50 blessures.
Ce nombre élevé et la répartition multiple témoignent d’une volonté de détruire le corps de manière extensive, souvent dans un but d’humiliation.
Les homicides non-sexuels, en revanche, se caractérisent par un nombre de blessures limité, la plupart des victimes ne subissant que trois coups maximum. Seuls 17,3 % des cas présentaient une
blessure mortelle au niveau du corps.
Les blessures sont généralement superficielles et présentent un chevauchement, avec un tracé de plaies variable.
Des armes telles que les canifs et les couteaux de cuisine ont été fréquemment utilisées, laissant des traces qui indiquent une attaque répétée et souvent non préméditée dans son exécution.
Les blessures sont plus profondes, avec des coupures nettes et une direction clairement définie.
L’usage de couteaux à double tranchant et d’autres armes tranchantes se révèle plus précis, indiquant une intention ciblée plutôt qu’une pulsion débridée.
Toutes les victimes présentaient des blessures au niveau du cou et de la tête, suggérant une attaque visant à déstabiliser psychologiquement la victime.
Environ 30 % des cas montraient des blessures aux organes génitaux, renforçant le lien avec le crime sexuel. D’autres zones, comme la poitrine, l’abdomen et le dos, étaient également affectées,
ce qui traduit une violence diffuse et exhaustive.
L’attaque se concentrait principalement sur la poitrine et l’abdomen, sans atteinte des organes génitaux.
Le visage, le cou et le dos étaient moins souvent touchés, et les blessures étaient pratiquées avec une certaine précision, illustrant une démarche orientée vers l’efficacité létale plutôt que la
provocation d’une souffrance prolongée.
L’étude offre un éclairage précieux sur la relation entre la nature des homicides et le schéma des blessures :
Le nombre élevé de blessures et leur répartition étendue chez les victimes d’homicides sexuels indiquent une dimension symbolique et une pulsion de domination et d’humiliation.
La multiplicité des coups semble, en effet, destinée à intensifier la souffrance, tant physique que psychologique, ce qui n’est pas le cas dans les homicides non-sexuels où l’acte est plus ciblé
et précis.
Les différences marquées dans la méthode d’attaque suggèrent que les homicides sexuels par coups de couteau pourraient être l’expression de troubles psychologiques complexes, où la violence est instrumentalisée pour répondre à des besoins sadomasochistes ou pour exprimer des conflits émotionnels intenses.
En parallèle, les homicides non-sexuels semblent plus liés à des conflits interpersonnels ou à des vengeances, avec une dynamique d’attaque moins diffuse.
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