21/02/2025
En France, les crimes au couteau font régulièrement la une des médias, alimentant un sentiment d’insécurité permanent.
Pourtant, les chiffres officiels et les études sociologiques révèlent souvent une réalité bien moins alarmiste.
Ces dernières années, ils occupent une place disproportionnée dans l’espace médiatique.
Alors que les statistiques officielles montrent une réalité bien plus complexe et nuancée, la presse mainstream et les publicitaires construisent un récit anxiogène, transformant des crimes qui existent et existeront toujours, en symbole d’une insécurité généralisée.
Derrière cette amplification se cachent des techniques de manipulation des chiffres, des biais cognitifs exploités et des intérêts économico-politiques.
Cet article sans concession décrypte les techniques de propagande bien connues, employées pour transformer un phénomène en une menace omniprésente, en instrumentalisant les émotions de la
population française.
Les chiffres bruts sont une arme de désinformation massive. Les médias isolent volontairement les données sur les coups de couteau sans les rattacher à des tendances longues ou à d’autres types de violences.
Exemple concret :
Une comparaison plus que révélatrice :
Les crimes au couteau dans l’espace public sont statistiquement rares (3 % des violences selon l’ONDRP) (4), mais leur couverture médiatique est inversement proportionnelle à leur fréquence
réelle.
Une des techniques utilisés pour vendre cette peur est un mécanisme psychologique bien connu des publicitaires :
Quand on lit cela, il est de salubrité public de s’inquiéter sur notre confiance envers les médias :
Le « clic-bait émotionnel » ou « piège à clic » (6) sont des titres alarmistes et des images choc :
Exemple réel : en octobre 2023, CNews titre « Insécurité : une ville française sur deux sous la menace des couteaux », alors que les données du SG-CIPDR (8) indiquent que seule 0,2 % des communes ont enregistré un homicide par arme blanche (qui ne sont de plus, pas forcément des couteaux) en 2022.
Cette méthode est la marque de fabrique des chaînes en continu qui n’ont strictement aucune information dans 99 % de leur temps d’antenne.
Ce genre de méthode additionné à un matraquage par répétition à une incidence délétère sur la population.
Le neuroscientifique Antonio Damasio explique dans « L’Erreur de Descartes » (10) en 1994 que les récits émotionnels activent l’amygdale cérébrale, inhibant la pensée critique.
Les campagnes sécuritaires ne sont basées que sur du marketing axé sur l’angoisse et de surcroît, il n’y aucune preuve que les dizaines de campagnes de prévention routière ont fait baisser la mortalité.
Une vidéo TikTok non vérifiée sur une « vague de crimes au couteau à Marseille » a généré 2,3 millions de vues en 48 heures en janvier 2024.
L’AFP « Factuel » a pourtant démontré que les chiffres avancés étaient surévalués de 300 %.
Les algorithmes sont complices de ces mécanismes de peur. Une analyse du MIT Media Lab (2023) (11) montre que les publications liées à la peur ont 4 fois plus de chances d’être partagées, même si
elles sont fausses.
Dans ce cas, la réponse est simple : ce n’est uniquement que pour l’argent.
L’audimat, donc l’argent, sont le nerf de la guerre médiatique.
Le discours type de diabolisation : « La France est devenue un coupe-gorge » (2024) (15).
Pourtant, la France est classée 31e sur 163 pays pour son taux d’homicides (Global Peace Index, 2023) (12), derrière les États-Unis ou le Brésil.
Le chercheur Sebastian Roché (La Société d’hostilité, 2023) (13) détaille dans son ouvrage comment certains partis politiques instrumentalisent les faits divers pour détourner l’attention des
crises sociales.
Face à ce matraquage émotionnel, des solutions existent :
Comme le résume la sociologue Monique Dagnaud en 2022 : « La peur est devenue le fonds de commerce d’une alliance toxique entre médias, politiques et plateformes numériques. Savoir la décrypter, c’est déjà s’en libérer. »
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Quelle arme contre un couteau ? Tout objet contondant est considéré comme une arme par destination. Ainsi, que l'on parle d'un bâton, d'un outil de bricolage ou.
Sources :
(1) Ministère de l’Intérieur français
https://www.interieur.gouv.fr/
(2) https://www.acrimed.org/
(3) https://www.ouest-france.fr/sante/accidents-domestiques-20-000-deces-par-en-france-4270410
(4) https://www.ihemi.fr/recherche-et-prospective/ondrp
(5) https://biais-cognitif.com/biais/biais-de-disponibilite/
(6) https://www.1min30.com/communication/clickbait-1287548366
(7) https://data.ina.fr/traitement-documentaire
https://www.ina.fr/actualites-ina/etude-documentaire-television-fipa-doc-2024
(8) https://www.cipdr.gouv.fr/le-cipdr/
(9) https://www.visionofhumanity.org/wp-content/uploads/2023/06/GPI-2023-A3-map-poster.pdfw.cesdip.fr/publications/publications-cesdip/etudes-et-donnees-penales/
(10) https://journals.openedition.org/osp/748
(11) https://www.media.mit.edu/posts/impact-report-2023/
(12) https://www.visionofhumanity.org/wp-content/uploads/2023/06/GPI-2023-A3-map-poster.pdf
(13) Laurent Mucchielli, La Fabrique de l’insécurité
- https://shs.cairn.info/violences-et-insecurite--9782707153715?lang=fr
- https://journals.openedition.org/lectures/578
- https://journals.openedition.org/ress/2911
(14) GFK – Étude sur le marché de la sécurité
(15) Matthieu Valet, eurodéputé et porte-parole du RN, invité de LCI (2024).