20/02/2025

Être considéré comme arme blanche est-il possible en France ?

Être considéré comme arme blanche est-il possible en France ?

Vous avez peut-être entendu des affirmations chocs dans les médias ou sur les réseaux sociaux : « Une personne peut être traitée comme une arme blanche en France » par sa pratique d'un art martial ou d'un sport de combat.

Une idée qui alimente les fantasmes et les peurs. Mais qu’en dit réellement la loi française ? Spoiler : c’est juridiquement impossible.

La question peut paraître intrigante, mais, d'un point de vue strictement judiciaire, elle relève d’une méconnaissance crasse sur la notion d’ « arme » d’un sportif de haut niveau déconnecté du monde réel (1).

Selon le Code pénal, une arme blanche est un objet conçu pour tuer, blesser ou neutraliser (article 132-75).

 

Cela inclut les couteaux, les poignards, les matraques, ou tout instrument détourné de son usage initial (un tournevis utilisé pour menacer).

Le critère légal est sans équivoque :

  • L’objet doit être matériel : une arme blanche est un objet tangible.
  • L’intention compte : en porter une dans un contexte menaçant aggrave les sanctions (article 132-76).

Un être humain n’est pas un objet. Même si une personne utilise son corps pour frapper (poings, pieds), elle ne devient pas une « arme blanche » pour autant.

 

La loi distingue clairement :

  • Les violences volontaires (sanctionnées par les articles 222-7 et suivants).
  • La légitime défense.
  • L’usage d’une arme.

Que disent les textes dans le cadre légal ?

Les textes de loi français définissent précisément ce qu’est une arme blanche.

Ainsi, l’article publié sur Légifrance depuis 2004 (2) stipule clairement que la qualification d’ « arme » se réfère à un objet dont la conception et l’usage sont destinés à produire des dommages physiques.

De même, l’article consultable précise que cette caractérisation repose sur des critères objectifs et matériels.

Autrement dit, la loi encadre strictement le concept d’arme en se basant sur des éléments concrets et ne laisse aucun espace à l’interprétation selon laquelle une personne pourrait y être assimilée.

Les travaux de Jean-Baptiste Thierry

Jean-Baptiste Thierry, professeur en droit pénal à l’Université de Nancy (4), insiste sur le fait que la qualification juridique d’« arme blanche » est exclusivement réservée aux objets et aux instruments matériels utilisés dans l’intention de nuire.

Selon lui, tenter d’étendre cette notion à une personne relève d’une interprétation erronée et d’un glissement dangereux du cadre légal.

Ses recherches démontrent que la loi ne permet aucunement de confondre l’outil avec l’utilisateur, garantissant ainsi la protection des droits individuels tout en encadrant strictement l’usage des armes.

Fuite et gestion de la violence : quelle attitude adopter ?

Au-delà de la question juridique, se posent également des interrogations sur le comportement à adopter face à la violence.

La question « Prendre la fuite est un bon conseil » ne soulève pas de débat de société pour la bien-pensance et dans les salons feutrés.

Toutefois, le droit et la vie quotidienne, non rien de compatible :

  • Fuir une situation conflictuelle peut, dans certains contextes, apparaître comme une solution immédiate pour se protéger efficacement.
  • Sauf que la fuite, en tant que stratégie, ne résout pas le problème et peut même être interprétée comme une forme de renoncement à affronter une situation difficile, voir comme un signe de culpabilité dans certains cas.
  • Par ailleurs, il est justement admissible de s’interroger sur l’influence des médias dans l’annihilation du droit légitime de se défendre contre toute violence.

La fabrication d’une génération de crétins digitaux

En véhiculant des flux continu d’images alarmistes et en encourageant une posture de fuite plutôt que l’apprentissage de la défense verbale et physique, les médias sont en train de fabriquer une génération de crétins qui ne sauront jamais affronter la violence.

Cette tendance va fragiliser la capacité intellectuelle des futures générations à aborder et résoudre les situations conflictuelles de manière efficace et responsable.

Conclusion

Parallèlement, dans une société ou la place, des « violences » dans les médias ont augmenté de 75 % en dix ans (5), il convient de rester vigilant quant aux « conseils » de fuite et de plutôt promouvoir :

  • un entraînement régulier et bien encadré, dans une pratique de combat utile dans le monde réel.
  • une résilience pour mieux affronter les défis de cette violence médiatique.

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